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Un plateau à 10 étoiles
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Un plateau à 10 étoiles
On ne plaisante plus dans ce mondial. Fini l’effet surprise. Les grands ont fini par ramener les petits à la raison. On est, effectivement, passé aux choses sérieuses depuis les quarts de finale. La logique implacable s’est, en fin de compte, manifestée pour proposer des demi-finales classiques. Il ne reste plus donc que les cadors.
Les habitués n’ont pas raté le rendez-vous avec l’histoire de ce Mondial au Brésil. Le dernier carré regroupe définitivement les plus grands. Pour les demi-finales d’aujourd’hui et de demain, il n’y a que du lourd. Brésil, Allemagne, Argentine et Pays-Bas, on ne pouvait espérer mieux. C’est un plateau royal qui nous est, en fait, proposé comme sprint ultime avant le sacre. Avec deux titans du football sud-américains et deux colosses européens, on a droit à un bouquet final d’exception. Deux affiches transcontinentaux, Brésil-Allemagne et Pays-Bas-Argentine, qui ne laissent aucun amateur imberbe.
Avec ces quatre pays constituant le carré d’as, on ne peut pas dire qu’on n’est pas gâté par cette Coupe du monde. On a réuni ce qui se fait de mieux en matière de football en ce moment. Brésiliens, Allemands, Argentins et Néerlandais font, tout simplement, partie du gratin international depuis de nombreuses années.
À bien voir, on ne peut que s’en réjouir. C’est un condensé de dix étoiles qui nous est offert pour la dernière ligne droite de ce mondial. Trois des quatre demi-finalistes réunis pèsent, tout bonnement, dix titres de champion du monde. Avec ses cinq consécrations, le Brésil est, bien entendu, en haut du hit-parade, suivi de l’Allemagne (3) et de l’Argentine (2).
De ce quatuor, seul les Pays-Bas n’ont jamais engrangé la moindre couronne. En terme de palmarès, les Hollandais semblent faire figures de petits poucets. Sauf que la chance ne les a pas souri, car ils sont les rares équipes à collectionner trois places de finalistes en Coupe du monde en 1974 et 1978 sous l’ère Johan Cruyff et en Afrique du Sud, il y a quatre ans.
Les deux demi-finales sont vraiment particulières. Ce sont des grands classiques dans les annales d’un mondial, puisque ce sont des remakes de finale d’une édition antérieur. Argentine contre les Pays-Bas, c’était la finale remportée par l’Albiceleste en 1978 devant son public. Brésil contre l’Allemagne, c’est une finale encore plus récente, celle de 2002 gagné par la Seleçao au Japon.
Pour rentrer dans ces demi-finales, on est convié du côté de Belo-Horizonte pour un Brésil v Allemagne qui promet des étincelles. Jusqu’ici, la Nationalmannschaft est l’équipe qui a fait la plus forte impression dans ce tournoi. Un jeu à l’allemand qu’on connaît contre des Auriverde toujours à la recherche de leur vitesse de croisière. Et, ce coup-ci, ça devra se faire sans le prodige Neymar, blessé, et le capitaine Thiago Silva, suspendu.
L’ombre de la star de tout un peuple planera définitivement sur cette rencontre, quand on connaît son rayonnement au Brésil et surtout dans cette sélection auriverde. Son absence peut faire enrayer la machine brésilienne dont le jeu en dépend énormément, ou occasionner la révolte d’une équipe qui a du mal à se lâcher depuis le début de cette Coupe du monde. De toute façon, la Seleçao n’a plus vraiment le choix à la maison.
L’autre demi-finale qui nous emmène, demain, à Sao Paulo s’annonce toute aussi explosive entre les Pays- Bas et l’Argentine. Les Oranje, très en jambe, tenteront de surpasser le cap de l’Argentine pour arriver pour la quatrième fois de son histoire en finale de Coupe du monde, dont la deuxième de suite, afin de continuer à rêver d’un premier sacre. Sauf qu’ils auront en face, des Argentins qui entendent bien retrouver une finale après 24 ans, et surtout un Messi dont les fulgurances peuvent faire basculer un match à n’importe quel moment.
Depuis les quarts de finale, le football total et le jeu tout feu tout flamme ont cédé leur place au sens tactique. On doit donc s’attendre pour ces deux demi-finales, à une partie d’échec entre les principaux protagonistes.
La peur de chuter si près du but fait en sorte que l’enjeu prend toujours le dessus. Cela dit, les affiches du dernier carré ont été toujours plus sulfureuses que les finales lors des dernières éditions. Ça promet !
Le Maracana est un autre facteur à considérer. Des quatre demi-finalistes, il n’y a que le Brésil et les Pays-Bas qui n’y ont pas encore évolué durant ce mondial. L’Allemagne y a éliminé la France en quarts tandis que l’Argentine a battu la Bosnie-Herzégovine en phase de poule. Est-ce là des signes ? N’empêche, une finale de Coupe du monde, dans ce stade mythique ne peut qu’être source de motivation supplémentaire pour ces demi-finales.
Quoi qu’il en soit, le match entre l’Amérique latine et l’Europe se poursuit avec chacun deux représentants dans le carré d’as, soit une meilleure performance de la part de l’AmSud qui ne disposait que de l’Uruguay à pareille stade de la compétition en 2010. Une finale 100% sud-américaine ou européenne reste dans le domaine du possible, mais au pays du foot-samba, la finale de rêve demeure, ouvertement, un duel inédit des frères ennemis entre le Brésil et l’Argentine.
Attendons voir…
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