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Yo-yo indien

15 juillet 2014, 07:30

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L’avenir de l’offshore mauricien est suspendu au sort réservé à la loi indienne connue sous l’appellation GAAR. Or, l’incertitude sur les intentions du ministre indien des Finances, Arun Jaitley, n’est pas dissipée malgré la présentation de son budget. En fait, les rebondissements se sont succédé dans ce dossier politico-financier ces derniers jours.

 

Dans le budget qu’il a présenté jeudi dernier, le ministre n’a pas souffl é mot sur cette loi controversée votée en 2012 mais dont l’application a été retardée de trois ans. Le GAAR préconise de nouvelles règles en matière d’imposition fiscale. Si cette loi entre en vigueur, les investisseurs étrangers n’auront plus aucun intérêt à utiliser la plate-forme mauricienne pour investir en Inde. Ce qui conduira à la mort certaine d’un secteur d’activités important pour notre économie.

 

Si le silence de Jaitley, lors du budget, a suscité de l’inquiétude, la position du ministre d’État aux Finances, exprimée le lendemain au Parlement, a provoqué, elle, un véritable séisme. En réponse à une question, Nirmala Sitharaman rappela qu’il est prévu depuis longtemps que le GAAR entre en vigueur en avril 2015. Cette déclaration laissa comprendre que le nouveau gouvernement allait appliquer la loi dans huit mois. Pris de panique, les investisseurs ont réagi promptement. La Bourse indienne a plongé de 348 points, ce qui ressemblait à un mini-krach.

 

Samedi, un haut fonctionnaire du ministère des Finances rectifia le tir lors d’une rencontre avec des investisseurs. Il insista que les propos de son ministre d’État ont été mal interprétés et qu’aucune décision n’a encore été prise à propos du GAAR. Une annonce qui a été accueillie avec soulagement par les investisseurs. Ici, l’offshore reprenait son souffle. Sans doute, jusqu’au prochain épisode du feuilleton qui tient en haleine les services financiers locaux depuis deux ans.

 

Alors que les intérêts vitaux des opérateurs de l’offshore sont en jeu, le ministère des Finances à Maurice tarde à prendre conscience de l’ampleur de la tâche qui l’attend pour sauver ce secteur menacé. Élus et décideurs doivent se battre pour sauver le traité fi scal. Avec la même énergie qu’ils ont consacrée au mini-amendement…