Les élèves des écoles primaires et des collèges entrent en vacances demain. Du moins, c’est ce qu’indique le calendrier officiel. Mais cette date fixée par le ministère de l’Éducation nationale n’a aucun sens pour une grande majorité d’élèves du secondaire. Ceux-là sont en vacances scolaires depuis longtemps.

Quelques semaines seulement après la rentrée de janvier, beaucoup d’élèves abandonnent les bancs de l’école pour n’y revenir qu’à l’occasion de contrôles ou d’examens obligatoires. Ces enfants sont en congé de l’école tout au long de l’année. Ou presque.

Déjà au mois de mai cette année, le taux d’absentéisme dans les collèges nationaux atteignait 80 %. Les établissements régionaux, eux, affichaient un taux de 50 % dans les classes terminales. Cela dépasse l’absentéisme. C’est rien de moins qu’une désertion scolaire.

Mesurant la gravité de la situation, les autorités éducatives ont organisé le 26 mai dernier une réunion d’urgence en vue de combattre le fléau. Le comité a décidé de multiplier les inspections, d’aménager un bureau dédié dans chaque établissement, de répercuter les absences répétées sur les bulletins scolaires, et d’appliquer des sanctions plus sévères contre les absences non-excusées.

Ces menaces n’ont pas fait peur aux élèves. Les mesures préconisées ont été inefficaces parce que la vraie réponse à l’absentéisme, ce ne sont pas les sanctions. Au contraire, le dispositif à mettre en place doit s’appuyer sur des incitations qui rendent l’école attrayante. La carotte plutôt que le bâton.

Si le ministère arrivait à créer, dans nos écoles, des conditions aussi conviviales que studieuses, les leçons particulières perdraient leur attrait et les élèves retourneraient en classe. Pour y arriver, le ministère devra bénéficier de l’entière collaboration des enseignants. Or, ce sont les mêmes qui profitent de la désertion scolaire. C’est là le noeud du problème.Trouver une issue à la crise c’est vouloir résoudre la quadrature du cercle.