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Cutting Corners
Le transfert punitif de Sarita Boolell est un scandale. La fonctionnaire voulait s’en tenir à une ligne de conduite irréprochable et conforme aux règles. Cela lui a valu des ennuis. La mesure prise à son encontre découragera les rares fonctionnaires consciencieux qui refusent encore d’adapter les procédures au gré des puissants.
Si la Registrar du Pharmacy Board avait, comme tant d’autres, accepté de faire des compromis, elle n’aurait pas été évincée de son poste. Refusant les raccourcis, elle a choisi de suivre la ligne droite. Elle en a payé le prix fort.
Pour aller plus vite et atteindre coûte que coûte le but qu’ils se sont fixé, il y a de plus en plus de citoyens qui aujourd’hui sont prêts à user d’expédients. Ils sont peu regardants sur la morale et l’éthique.
Pas plus tard que la semaine dernière, un haut cadre de la TEC a été accusé par son Conseil d’administrati on d’avoir soumis de fausses pièces justificatives pour obtenir une augmentation de salaire. Le subterfuge a été découvert trois ans après les faits parce qu’elle a été protégée par une complicité interne.
C’est également la mentalité de «cutting corners» qui a dû inciter la vicechancelière de l’université de Maurice à rédiger les conclusions d’un article en reprenant, mot à mot, des paragraphes entiers d’un ouvrage publié aux États-Unis deux ans auparavant. Elle a recopié de larges extraits sans guillemets et sans référence explicite.
Il n’y a pas que les mandarins de la Fonction publique qui, sans scrupule, opèrent dans des zones grises pour atteindre des objectifs spécifiques. Ils sont nombreux les citoyens ordinaires qui calquent leur comportement sur le même modèle. C’est le cas de ces Mauriciens qui sollicitent les ministres en vue de trouver un emploi pour leurs enfants ou d’obtenir un permis auxquels ils n’ont pas droit.
En prenant des raccourcis, on se rapproche, sur le plan individuel, de son but. Sur le plan national, cela nous rapproche du précipice.
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