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Hypnotisé
Il n’y a pas de scandale dans le pays. C’est ce qu’a déclaré Paul Bérenger lors de sa conférence de presse samedi dernier. En l’écoutant, il était difficile de ne pas penser à l’adage selon lequel il n'y a pire borgne que celui qui ne veut pas voir.
Il est vrai qu’en plein flirt avec le chef du gouvernement, le leader de l’opposition ne pouvait pas reprendre son thème favori et venir affirmer que les scandales foisonnent. Mais Paul Bérenger aurait pu, au moins, faire preuve d’un peu de retenue et préserver ainsi la dignité de sa fonction.
Samedi, il est tombé dans un excès de flagornerie. Exalté par sa nouvelle proximité avec Navin Ramgoolam, il ne s’est pas rendu compte que son discours manquait souvent de cohérence. Par exemple, quand il dit que les séances de «Koz Kozé» ont mis fi n aux scandales dans le pays, il est en train de soutenir qu’un leader de l’opposition doit fréquenter, et non affronter, le pouvoir pour être efficace. Cela manque de logique.
En outre, des commentaires empreints de suffisance jalonnent désormais le discours de Bérenger. En particulier, les jeunes retiendront sa remarque à l’effet que des «jeunes militants écologistes» croient que les quatre nouvelles turbines de Saint-Louis permettront d’éviter le black-out. Pardonnez leur ignorance, ils sont jeunes, aurait-il pu ajouter, tant qu’à faire.
Tout de même, Bérenger a osé une timide critique de son «bon ami» Ramgoolam. Il s’est dit en désaccord avec la décision de celui-ci de fermer le Parlement jusqu’en octobre. Mais ce tendre reproche noyé dans un concert de louanges est totalement inoffensif.
Ramgoolam n’a donc rien à craindre. Les mandarins qui profitent du système politique actuel et qui s’enrichissent indûment, non plus, ne doivent pas s’inquiéter. Endormi, le leader de l’opposition ne voit plus aucun scandale. Maintenant, les vacances parlementaires vont approfondir son état d’hypnose.
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