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Intellectuellement malhonnête, vous dites…

27 juillet 2014, 08:22

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Intellectuellement malhonnête, vous dites…

Si Anil Bachoo avait été qualifié d’«intellectuellement limité» par Paul Bérenger, ce dernier, lui, n’arrive plus à masquer sa malhonnêteté intellectuelle… Le leader du MMM, qui a si souvent exprimé sa peur du mépris des Mauriciens vis-à-vis des politiciens,est devenu sans doute celui qui contribue le plus à la désaffection grandissante du public en général – et des jeunes en particulier – pour la politique.

 

Le samedi 26 juillet, le leader inamovible du MMM a atteint le sommet de l’immoralité politique, lors de l’une de ses conférences de presse, où, trop souvent,il parle sans n’avoir rien de pertinent à dire, ou pire sans savoir ce qu’il dit. Sa citation, pour tenter de justifier sa proximité indécente et antidémocratique avec le pouvoir de Ramgoolam, est un cas d’espèce : «depuis que les ‘koz koze’ ont commencé, il y a eu des avancées dans le pays (…) mieux il n’y a pas eu de scandales !»

 

Choqués par cette affirmation tellement suffisante et indigne d’un leader de l’opposition, nous en avons fait notre «surtitre» en Une de notre journal du jeudi 31 juillet. Le surtitre «Il n’y a pas de scandale» accompagnait le texte «Aimée maintient Seeruttun à son poste»… 

 

Et hier, Bérenger a essayé de rectifier le tir, en traitant les journalistes d’hystériques. Primo cette précision : «Je n’ai pas dit qu’il n’y a pas eu de scandales. J’avais dit qu’il n’y a pas eu de nouveaux scandales.» Et puis, cette nouvelle position, sur le tard : «Il faudrait mettre fin au contrat de Seeruttun.»

 

Quand nous voyons ce qui se passe au Champ de Mars, à la Tertiary Education Commission, au Pharmacy Board, comment ne pas déduire que le leader du MMM nous prend pour des aveugles ? Pourquoi lui, contrairement à nous, ne s’indigne plus devant ces affaires en cascade ? Au nom de la bonne gouvernance et de la transparence, un véritable leader de l’opposition aurait facilement acculé le gouvernement sur le méga projet de métro léger, l’acquisition des Airbus par Air Mauritius, la non-publication du rapport de l’Audit (faute de séance parlementaire!), le surprenant non-lieu de Yatin Varma, le rôle infect que tente de jouer Dulthumun, le fantôme Jin Fei,le coûteux Bagatelle Dam, les injections d’Avastin qui rendent borgnes, le manque d’une cinquantaine de surintendants de police à travers l’île et son impact sur le «Law and Order», etc., etc.

 

C’est trop facile pour nous de feuilleter notre collection de journaux et de juxtaposer tous les «scandales» du moment avec la fameuse déclaration de Bérenger. Pour nous, c’est clair qu’il tente d’imposer une pensée unique, en liant le pouvoir (le gouvernement) et le contre-pouvoir (l’opposition). Normalement, il aurait dû condamner, sans détour, les projets controversés de Lekhram Nundlall et de Jayray Woochit dans le Nord, mais il ne le fera pas, car ce sont des hommes-clés dans la stratégie de réélection du Premier ministre au numéro 5.

 

C’est trop électoraliste, tout comme le dossier des marchands ambulants, que personne ne veut vraiment solutionner, que ce soit du côté mauve, ou du côté rouge, car il s’agit d’agents politiques… Alors le leader du MMM se doit de regarder ailleurs,vers la Palestine ou les Comores, par exemple, et de sortir des inepties hebdomadaires. 

 

Dans son désir d’alliance, le leader de l’opposition, outre le fait de fausser le jeu démocratique, pousse ses suiveurs à croire qu’il n’y a plus de choix possibles à l’intérieur du système. Et comment ne pas être désabusés face à un système qui ne donne plus de variétés d’opinions, sauf celles provenant de quelques regroupements citoyens, qui donnent l’impression d’être déjà essouffl és (car pas vraiment préparés) face à l’étendue de la tâche pour redessiner le paysage politique mauricien, et à la complexité du terrain communalisé à outrance…

 

Hier, après avoir blâmé les journalistes, Bérenger a tenté de redorer son blason d’opposant, en prenant la défense des syndicats face au ministre du Travail. C’est un calcul savant – car le novice Shakeel Mohamed qui clamait hier son admiration toute fraîche pour le leader mauve – se retrouve en concurrence directe avec le numéro 3 désigné (sur l’autel du communalisme scientifi que) du MMM. Et en cas d’alliance, l’un des deux devrait théoriquement sauter…