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Métro léger deviendra… lourd ?

12 août 2014, 15:17

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22 Milliards de roupies. Voilà le coût du moyen alternatif de transport choisi par le gouvernement. Connaissant l’histoire inflationniste des grands chantiers tels que l’aéroport, la route Terre-Rouge – Verdun ou encore le Bagatelle Dam , nul doute que les Rs 22 milliards du Metro léger dépasseront les Rs 25 voire 30 milliards. Dans un petit pays où la pauvreté d’une importante partie de la population se voit comme le nez sur le visage, avec des salaires ne dépassant pas Rs 5 000 quand ça travaille et où le chômage qui atteint nombre de nos familles. Est-ce vraiment une nécessité de doter le pays d’une infrastructure qui relève plus du prestige que d’autre chose ? Depuis le temps (plus de 20 ans) que l’on nous rabat les oreilles avec un moyen alternatif de transport, et la multitude d’études de faisabilité qui ont déjà coûté une petite fortune aux contribuables, on se demande où se situe l’obligation de se presser à la veille des prochaines élections législatives.

 

Épater les électeurs

 

Le fait même que le PM ait préféré donner, encore une fois, congé à l’Assemblée Nationale sous prétexte qu’il sera absent du pays pour un bout de temps, alors qu’en maintes occasions semblables lui-même ou ses prédécesseurs ont laissé le soin au VPM ou même au no 3 du gouvernement de présider le Parlement, démontre que ce projet de Métro léger est plus une mesure destinée à épater les électeurs qu’autre chose. Une sorte de «Bribe» électoraliste comme le fut l’éducation gratuite en 1976. Ou alors le PM a-t-il peur d’être mis en minorité au Parlement en son absence ?

 

Pour revenir au Métro léger, constatons que chez notre voisine La Réunion où existe autant d’embouteillage et où les infrastructures routières sont plus importantes que chez nous grâce à la force financière de sa métropole, la France, il n’existe point de Métro léger ou autre moyen sophistiqué de transport. Au fait le Métro léger est un moyen de transport qui n’existe que depuis mi-20e siècle dans les plus grandes métropoles européennes et n’est qu’intra urbain, quand le Tramway s’était avéré dépassé et remplacé par le bus. Mais quand ce dernier moyen finissait par provoquer ce qui s’appelait la «Bussification» massive, c’est-à-dire un excès de bus sur les routes, le Métro léger vit le jour. Au départ il existait que sur un seul axe autour des centre-villes sans atteindre les périphéries. Plus tard devant le besoin de véhiculer les voyageurs de tous les coins de ces villes, des lignes s’entrecroisant devinrent nécessaires. Il faut reconnaître que dans ces villes la moindre population compte pour des multiples de la population de nos villes à nous, et le besoin en transport public ne se compare pas. Le transport public dans ces villes est utilisé par tout le monde indistinctement allant des riches aux pauvres en passant par les touristes et non que par les pauvres comme chez nous.

 

Dépense additionnelle

 

Que peut donc nous apporter le Métro léger à Maurice ? En dehors de son coût exorbitant, il faut compter au déplacement de tout ce qui occupe le tracé, habitants ou autres occupations administratives ou commerciales. Il générera un problème énorme en ce qui concerne le prix du ticket pour les plus pauvres comparé au prix actuel du bus. Faudra aussi compter avec le fait que les points d’arrêt du M-T seront assez éloignés de leurs lieux d’habitation ce qui impliquera une dépense additionnelle pour une navette. Bref est-ce que ce nouveau moyen de transport aura l’effet désiré sur le problème d’embouteillage ? Il semble bien que non. Tout au moins pas dans un avenir très proche.

 

Nous l’avons déjà dit que la solution au problème de congestion routière réside dans une utilisation rationnelle du bus. Le tout passant par transformer l’industrie du bus en un service national du transport public avec un unique serveur comme l’est la SNCF en France par exemple. Le tracé du Métro léger désigné pouvant servir aux longs trajets Express.

 

N’oublions pas que le transport ferroviaire avait jadis été supprimé par le parti Travailliste pour favoriser le bus. On voit bien ce qu’est devenu ce moyen de transport aujourd’hui. Osons une révolution pour le bien de la population et pour éviter une aggravation de la dette nationale déjà si importante.