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Entre la macarena et le sega, Bérenger choisit la valse !
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Entre la macarena et le sega, Bérenger choisit la valse !
Arrêtons l’hypocrisie. S’il existait des photos de la «private party» du 29 mars 1997 à Albion, devenue depuis l’affaire Macarena, n’auraient-elles pas été publiées dans la presse de l’époque ? Dix-sept ans de cela, il n’y avait pas de smartphones pouvant faire des vidéos, ni de réseaux sociaux pour les poster en une fraction de seconde, afin qu’elles voyagent sur la toile aussi longtemps qu’Internet existera. à la place des faits visuels, nous avons eu droit à un vulgaire slip noir accroché à un bout de bâton qu’Ajay Daby trimbalait comme une soi-disant preuve de la soirée privée.
Dix-sept ans après la macarena, place au sega, savamment rythmé au djembé. Cette fois-ci, le Premier ministre a été immortalisé grâce aux nouvelles technologies. Du coup, les photos publiées par «l’express» ont été vues par pratiquement tout le monde, malgré les efforts concertés de certains groupes (pas aussi anonymes) de faire disparaître «l’express-dimanche» des kiosques à journaux. Et ces photos sont bien plus parlantes et moins vulgaires que le «mayo nwar» que Daby affirmait avoir ramassé sur la plage d’Albion.
De toutes les réactions entendues jusqu’ici, outre Nita Deerpalsing, c’est sûrement Paul Bérenger et le MMM qui se sont les plus ridiculisés. Samedi dernier, le leader mauve a traité notre journal de tous les noms. Sa déclaration selon laquelle on était une presse de caniveau en a choqué plus d’un. Il est important de faire un parallèle avec le discours qu’il tenait sur ce même Ramgoolam dans le sillage de l’affaire macarena: à l’éclatement de celle-ci, Bérenger était vice-Premier ministre de Ramgoolam et était singulièrement embarrassé. Mais il ne pouvait pas laisser éclater son dégoût de cette affaire (qu’il murmurait pourtant en privé). Mais trois mois plus tard, soit en juin 1997, quand est survenue la cassure de l’alliance PTr MMM, Bérenger, commentant enfin l’affaire macarena, a eu ceci à dire : «Il y a certaines choses qui sont interdites au Premier ministre de par son statut même de Premier ministre.» Alors que son tapeur verbal, Rajesh Bhagwan, claironnait triomphalement : «Azordi vre la misik macarena pu koumanse.» Par la suite, les meetings du MMM commençaient souvent sur l’air du groupe espagnol Los del Rio, qui devait faire oublier ce disque rayé qu’est devenu «Soldat Lalit Militant»…
Nonobstant superbement l’interprétation jurisprudentielle de notre code civil par la Cour suprême (jugement émis le 6 février 2013) – qui a mis fin au «Gagging Order» réclamé par Nandanee Soornack contre notre groupe de presse et celui du Mauricien – selon laquelle la violation de la vie privée d’un homme public peut être justifiée pour l’avancement d’un débat d’intérêt général, Paul Bérenger s’est permis, samedi dernier, de juger «l’express» et de s’ériger en donneur de leçons journalistiques. Uniquement parce qu’il veut enlacer son partenaire Navin pour une deuxième alliance rouge-mauve. Du coup, il a lancé, comme pour démontrer qu’il ne partage pas notre conception du journalisme, ce surprenant «moi j’ai fait l’école du journalisme de Paris». Comme il ne figure pas, selon notre petite enquête, dans le fichier des anciens du centre de formation des journalistes de Paris, il devrait, pour nous convaincre, nous donner quelques détails sur sa formation – détails qui seraient par ailleurs utiles à l’éducation des journalistes, comme souhaité par celui qu’il courtise, surtout que le Media Trust reste paralysé par le gouvernement.
Une semaine après avoir lâchement attaqué «l’express», Bérenger change de ton. Il observe désormais que les photos qu’on a publiées et la mauvaise performance de Nita Deerpalsing au micro face à Raj Meetarbhan sont des «coups». Du coup, il n’est ni en mode ‘on’ ni en ‘off’. Il se fait une petite valse-hésitation, le pauvre !
PS : Celui qui, politiquement, bénéficie le plus de l’affaire macarena et des photos de sega demeure sir Anerood Jugnauth. Tirant sur le duo Ramgoolam- Bérenger, il encense la presse. On oublie presque le «Newspapers and Periodicals (Amendment) Bill» de 1984 et ses autres atteintes liberticides.
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