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Pour services rendus

25 août 2014, 09:04

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Pour services rendus

Le leader de l’Union nationale, Ashock Jugnauth, est un récidiviste. Il a été trouvé coupable, dans le passé, d’achat de voix par des promesses de faveurs ou d’emplois publics. Ce week end, il a fait l’apologie du clientélisme, un délit qui n’est pas moins grave que la corruption électorale.

 

S’adressant au comité central de son parti, samedi à St. Pierre, il a justifié la pratique du favoritisme dans les services parapublics. «Il est tout à fait normal qu’un gouvernement aide ses partisans», a-t-il affirmé. Il trouve également normal que les proches du PTr soient nommés à la tête d’institutions parapubliques.

 

Alors que le pays exprime depuis une semaine son indignation devant l’inégalité de traitement des opérateurs économiques, cet ancien ministre vient préconiser ouvertement la discrimination dans le domaine de l’emploi. Cette question étant d’une grande importance, on suivra avec intérêt la réaction de l’Equal Opportunities Commission, institution censée lutter contre les discriminations.

 

C’est une deuxième chance pour cette commission. Quand le ministre Michael Sik Yuen était accusé d’avoir menacé l’électorat de Curepipe de représailles s’il votait contre le parti au pouvoir, la commission avait bien initié une enquête. Toutefois le ministre du Tourisme s’en est tiré à bon compte. Il s’est contenté de publier un communiqué pour «faire ressortir qu’il n’a nullement été de mon intention de traiter un électorat moins favorablement qu’un autre sur la base de l’opinion politique».

 

C’est toujours par voie de communiqué que le député Dhiraj Khamajeet avait reconnu avoir commis une faute en soutenant que «nou pou fer enn la liste ki reflecté parti travailliste couma tou le temps monn fer moi». Il parlait de recrutement du personnel d’entretien et d’aides soignants pour les hôpitaux publics.

 

Minimiser et banaliser les pratiques de favoritisme, c’est la stratégie des puissants et de leur cour. Elle marchera si la population consent à garder le silence.