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Les raisons du désir
Plus ils font l’objet de railleries, plus l’envie de conclure une alliance avec le PTr est forte chez eux. Les dirigeants du MMM éprouvent désormais un besoin compulsif de se rapprocher des rouges. Rien ne peut tempérer leur ardeur. Mais pourquoi le partenaire rouge se fait-il tant désirer à la rue Ambrose?
D’abord, il y a le fait qu’en politique personne ne prend le risque de perdre des élections. Or, pour le MMM, l’option travailliste représente la voie la plus sûre vers le pouvoir. La victoire n’est pas acquise en cas de remake 2000, et encore moins si le parti se présente seul aux législatives. Au MMM, ils estiment qu’une alliance avec le PTr garantit une victoire facile.
Maintenant, au crépuscule de sa carrière, il est difficile à Paul Bérenger de résister à la tentation d’atteindre la gloire. Il vit en attente du poste de Premier ministre depuis longtemps. Il pense que cette occasion lui est offerte aujourd’hui sur un plateau. Du moins, c’est ce qu’Alan Ganoo a avancé, en petit comité, selon le dissident Ivan Collendavelloo, pour justifi er l’alliance.
Même si le futur Premier ministre est dépouillé de l’essentiel des prérogatives attachées à ce poste, Bérenger ne semble avoir aucun scrupule à courir après la carotte que lui tend Ramgoolam. Le leader adjoint du MMM a évoqué sans ambages l’attrait, pour Bérenger, de devenir Premier ministre tout de suite, et d’être en poste pendant cinq ans.
Il reste l’enthousiasme des instances du parti à entériner l’alliance. Beaucoup de leurs membres sont motivés par la peur d’être laissés sur le quai si le mariage est consommé. Leurs contorsions opportunistes sont flagrantes. Un jour, on menace d’absorber du poison plutôt que de travailler avec Ramgoolam, le lendemain on vote à deux mains en faveur de l’alliance.
Alors que le poste de PM et le score de 60-0 continuent de faire rêver des dirigeants mauves, les « imbéciles » et les « bourriques » s’interrogent, eux, sur les intentions réelles de Ramgoolam.
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