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Falcao, un Tigre dans le zoo mancunien

3 septembre 2014, 07:28

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Radamel Falcao est-il un footballeur ou un businessman ? La critique est acerbe à son encontre en ce moment. Il faut dire que les images de samedi dernier où on a vu l’attaquant de l’AS Monaco se balader en costard cravate au stade Louis II, discutant de son transfert portable en main, peu avant un match de championnat face à Lille, ne l’aident pas.

 

Mais l’attaquant colombien pourrait rétorquer : la critique est facile, l’art est difficile. En effet, n’importe qui bien calé devant un ordinateur (ou ailleurs !), peut venir critiquer gratuitement ses choix de carrière, sans pouvoir démêler le vrai du faux dans ce genre d’histoires. En l’occurrence celui de venir jouer pour Manchester United.

 

Depuis la signature choc de lundi soir, beaucoup s’interrogent sur les motivations de Falcao. Pourquoi aller dans un club qui ne joue pas la Ligue des champions alors que le Real Madrid, Chelsea, Manchester City, Arsenal, la Juventus lui ont fait tour à tour les yeux doux ?

 

Après Porto, l’Atletico et Monaco, c’était l’opportunité d’intégrer le gotha des nantis. Rejoindre enfin un grand club. S’il aurait sans doute hésité à rejoindre David Moyes (sic), la présence de Louis van Gaal n’est certainement pas étrangère à son choix d’atterrir à Old Trafford.

 

Ironie du sort, c’est son coéquipier en club et en sélection, James Rodriguez, qui lui a barré la route vers le Real Madrid (son but ultime semble-t-il). Si Falcao était la priorité n°1 du Real en attaque, sa grave blessure en Coupe de France, en janvier dernier, a contrecarré ses plans. Le superbe Mondial de James achevait de convaincre la Maison Blanche de chiper le plus jeune des deux pépites colombiennes à l’effectif monégasque.

 

A quelques heures de la fin du mercato, Radamel Falcao n’était toujours pas fixé sur son sort et la situation était tendue en raison du montant élevé fixé pour son transfert (65 M d’euros) et même un prêt (il percevra un salaire de £ 200 000 par semaine).

 

Mais c’était sans compter avec le magicien de service Jorge Mendes : l’agent de Cristiano Ronaldo, Di Maria et Falcao. Celui qui envoie ses joueurs où il faut, quand il faut, avec un max de profit au rendez-vous, du moment que vous alignez les zéros sur le chèque. Le foot-business dans toute sa splendeur. Le tour était joué.

 

Pour Falcao, signer à Manchester United est une occase en or de briller dans un autre grand championnat européen réputé pour ses grands espaces et ses défenses passoires, son acclimatation sera bien aidée par la présence d’une forte colonie sud-américaine dans l’équipe et le fait qu’il deviendra la nouvelle pièce-maîtresse de Louis van Gaal.

 

Ses qualités techniques et athlétiques ne sont plus à prouver. Toutefois, pendant son court passage en Ligue 1, il n’a pas retrouvé les qualités félines qui avaient fait sa réputation au Portugal et en Espagne. On n’a rien vu de très impressionnant de Falcao à Monaco, en effet. Il s’est contenté de faire le boulot, sans avoir l’impression de trop en faire.

 

Après avoir tourné autour d’une moyenne de 34-38 buts par saison, en quatre ans (partagés entre Porto et l’Aletico), El Tigre n’a marqué que 11 buts en 19 matches de Ligue 1 la saison dernière, avant sa blessure. Cette saison, il en est à deux buts en trois matches. L’ambiance aseptisée de la principauté aurait-elle refroidi l’animal féroce ? Il n’a jamais eu l’air très heureux à l’ASM du reste.

 

En anticipation d’une prochaine opération du genou de Robin van Persie, la présence du buteur monégasque ne peut être que bénéfique à la pointe de l’attaque des Devils. A lui maintenant de faire son trou dans le zoo mancunien, où il sera extrêmement bien servi par Di Maria, Mata et Rooney pour canarder les défenses adverses.

 

Louis van Gaal n’a pas hésité à mettre de très gros moyens pour réussir la mue de Manchester. Au chef de chantier d’assembler cet incroyable puzzle de sublimes individualités. S’il y parvient, le Tigre rugira si fort que ses détracteurs pourront tous aller se planquer.