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Trêve d’hypothèses et de spéculations ! Nous pouvons désormais voir plus clair dans le paysage politique. Les prochaines élections générales seront marquées par une joute entre le bloc Parti travailliste-MMM et une coalition regroupant le MSM, le PMSD et le Mouvement Liberater. Maintenant que les dés sont jetés, il reste à définir le calendrier électoral et à attendre la publication des différents programmes gouvernementaux pour connaître les propositions de ceux qui aspirent à nous diriger.
Peu importe l’issue de la prochaine consultation populaire, il est impératif qu’elle soit un bol d’air frais. Car la présente mandature a été des plus éprouvantes pour le pays qui est, disons-le franchement, demeuré en campagne électorale permanente depuis le verdict des urnes en mai 2010.
D’ailleurs, à peine une année après avoir été installé au pouvoir, le gouvernement de l’Alliance de l’Avenir devait voler en éclats avec l’éclatement de l’affaire MedPoint et le départ du MSM. Dès lors, le pays s’est laissé entraîner dans une spirale politique et, malheureusement, il n’en est jamais ressorti. D’autant plus que les événements qui se sont succédé n’ont pas contribué à apaiser la situation.
Il y a eu bien évidemment la démission en fanfare de sir Anerood Jugnauth de la présidence de la République pour retourner dans l’arène politique et la résurrection du défunt Remake de 2000. Toutes ces distractions ont eu pour résultat de nous disperser et de détourner notre attention des vrais enjeux pendant des mois. Comme si cela ne suffisait pas, les huit mois qui se sont écoulés ont également été marqués par des acrobaties entre opposants et gouvernants sur la scène politique. Un spectacle qui a fini par avoir raison de Xavier-Luc Duval et du PMSD.
C’est dire que le poids de la politique sur le pays et les institutions, dites indépendantes, dans certains cas a été des plus étouffants ces dernières années. À tel point que le MMM se faisait un plaisir de dénoncer des cas de mauvaise gouvernance avant de commencer à négocier avec le Parti travailliste.
Autant de raisons qui nous poussent à espérer vivement que les prochaines élections générales seront l’occasion d’un renouvellement à tous les niveaux. Il est plus que temps pour le pays de se ressaisir et de se concentrer sur son avenir dans la sérénité. C’est ce qui a manqué jusqu’ici.
La classe politique sera-t-elle en mesure de montrer la voie ? La question se pose car Maurice est aujourd’hui à la croisée des chemins dans plusieurs domaines. L’économie de même que plusieurs institutions publiques montrent des signes d’essoufflement. Il y a des décisions majeures et déterminantes à prendre pour nous permettre de franchir le cap de la transition. La prochaine équipe gouvernementale devra donc s’assurer qu’elle dispose des ressources humaines nécessaires pour mener à bien la tâche qui l’attend.
Les rhétoriques du passé et les slogans creux poussant à un nivellement par le bas et encourageant une culture de « rodeur boutes » n’ont certainement plus leur place dans un pays qui aspire au statut de revenu élevé. Le Forum économique mondial (World Economic Forum) vient de nous le rappeler dans son rapport global sur la compétitivité. Certes, comme à l’accoutumée, Maurice retient la première place en Afrique, mais dans le fond, les auteurs soulignent que nous ne sommes pas une nation d’innovateurs. Cette absence de capacité à innover est d’ailleurs considérée comme un facteur problématique pour la conduite des affaires. Selon ce rapport, Maurice se retrouve à la 101e place s’agissant de la collaboration université-industrie en matière de recherche et développement.
À défaut d’un projet de société porteur d’espoir que nous n’avons pas encore vu, il ne sera pas évident de rétablir la confiance ébranlée de la population dans la classe politique et de réaligner nos aspirations sur les changements qui s’opèrent au niveau de la planète.
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