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Bienfaits d’une alliance

11 septembre 2014, 09:44

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L’alliance PTr/MMM pourrait représenter une occasion d’approfondir la démocratie. Non, l’initiative ne viendra pas de celui qui a fermé le Parlement pour des raisons frivoles. Ni de celui qui est responsable du travestissement du rôle de leader de l’opposition. C’est de la société civile, mobilisée autour de quelques mouvements citoyens, que pourrait venir une réponse adéquate à un pouvoir politique fort et intolérant. Cette vitalité retrouvée de la société civile dopera notre démocratie.

 

Face à une alliance PTr/MMM apte à faire le vide au sein de l’opposition, les ONG seront amenées à se réinventer. Elles réaliseront leur potentiel de contrepouvoir et ne devraient pas laisser le champ libre à un gouvernement qui aura cédé à la tentation totalitaire.

 

La plupart des ONG existantes défendent des intérêts, pas des causes. Elles sont dirigées par des affairistes vivant aux crochets des puissants du jour. Or, dans un contexte de crise de démocratie, sans  opposition parlementaire, une nouvelle dynamique associative doit se développer. Des mouvements authentiquement militants devront émerger. Les citoyens épris de justice, de liberté et du respect des droits de l’Homme n’auront d’autres options que de se regrouper autour de ces mouvements pour dénoncer les abus.

 

Si les ONG sont restées inertes jusqu’ici, c’est parce que la société civile pouvait exprimer et canaliser ses préoccupations à travers les partis d’opposition. La politique a servi de canal aux aspirations populaires. Ce modèle a fonctionné tant bien que mal depuis l’indépendance. Mais, dans l’éventualité d’un régime autoritaire, la population sera contrainte de privilégier le recours aux mouvements associatifs.

 

Les dérives autoritaires réveilleront également les syndicats. Malgré elle, l’alliance PTr/MMM devra stopper le déclin du mouvement ouvrier. Face à la menace d’un régime répressif, dont le chef désigné a déjà fait comprendre aux syndicalistes que les policiers de la SMF ne sont pas formés pour donner le biberon aux bébés, l’apathie n’accablera plus nos syndicats. Oui, les crises ouvrent parfois des opportunités.