Publicité

Police d’assurance

15 septembre 2014, 06:42

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Ses rencontres avec Navin Ramgoolam sont «extraordinaires». L’accord qu’il a conclu avec le PTr est «historique». Pour lui, l’alliance PTr/MMM fera de Maurice «un pays phare, un modèle pour le monde».

 

Ces temps derniers, Paul Bérenger use et abuse des superlatifs pour vanter les qualités de son nouvel allié. On peut se demander si cet enthousiasme feint ne traduit pas, en fait, un manque d’assurance et de confiance en soi.

 

Navin Ramgoolam, lui, ne tombe pas dans la démesure. Sa passion, si grande soit-elle, pour son nouveau partenaire ne le pousse pas à faire de la surenchère. Quand il prend conscience, à travers la presse, des dangers de confier au président le pouvoir de nommer des AS dans la fonction publique, Navin Ramgoolam choisit sagement de reculer. Il ne se met pas à égrener un chapelet d’invectives à l’encontre des journalistes qui ont évoqué ces faiblesses du projet de deuxième République.

 

À l’inverse, sur le même sujet, son allié a réagi en dénonçant «les divagations, les manipulations et la mauvaise foi» de la presse indépendante. Du reste, quand il s’agit de répondre à ceux qui expriment des craintes à propos de la deuxième République, Bérenger puise dans un champ lexical assez étroit : bourrique, imbécile, infect.

 

En vérité, les éruptions langagières qui ponctuent désormais le discours de Bérenger pourraient avoir pour origine sa peur extrême d’assumer le poste de Premier ministre. Le leader du MMM n’a jamais perdu ses complexes par rapport à la question ethnique et son excitation actuelle pourrait être liée au sentiment d’insécurité qui en résulte.

 

On se souviendra des actions incohérentes qu’il avait entreprises en tant que Premier ministre. Il recevait, au bâtiment du Trésor, des invités qui cadraient mal avec ses convictions mauricianistes. Il se sentait vulnérable et avait besoin de donner des gages à des invités particuliers. Demain, sa police d’assurance contre ces risques s’appellera Ramgoolam. Plus il le gonfle, mieux il pourra s’abriter derrière lui.