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La démocratie malade

22 septembre 2014, 07:12

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Les élections ne sont pas synonymes de démocratie. Encore faut-il mettre en place des conditions nécessaires à la tenue d’élections libres et justes. Or, le coup d’envoi de la campagne de l’alliance PTr-MMM, donné samedi, augure mal de la suite du processus électoral.

 

La MBC a commis un abus de propagande. En accordant un temps aussi long au reportage sur le lancement de la campagne rouge-mauve, la station nationale a fait de la communication politisée. Cela ne cadre pas avec sa mission de service public neutre et objectif.

 

La campagne s’ouvre donc sur une fausse note. On peut craindre d’autres dérapages. S’il n’y a pas de sursaut de la part des institutions de surveillance, il n’y a aucune garantie que des manquements de même nature ne se répéteront pas dans d’autres services publics.

 

Il est vrai que les symptômes de notre démocratie malade sont observés régulièrement lors de chaque élection. De la distribution de macaroni à l’utilisation abusive de l’appareil d’État, elles sont nombreuses les pratiques qui, au fil des décennies, ont terni notre démocratie. Mais ce n’est pas une raison de se résigner à accepter ces normes bananières.

 

Si elles ont perduré, c’est en raison de la timidité de l’Electoral Supervisory Commission. Cette instance n’a pas aidé à limiter, dans le passé, les abus notés lors des élections. Pourtant, chaque Mauricien sait que l’asphaltage des routes ou les faveurs d’emplois publics sont des instruments utilisés pour influencer le vote populaire.

 

La commission n’a jamais pu, non plus, contrôler les dépenses des candidats lors des meetings ou des opérations visant à acheter la loyauté des activistes de l’opposition. Ces irrégularités dans les dépenses ne sont jamais relevées par les autorités.

 

Le seul politicien épinglé pour corruption électorale, Ashock Jugnauth, a été traîné devant les tribunaux grâce à une action initiée par un candidat battu et non par l’Electoral Supervisory Commission. Il y a de quoi être perplexe.