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Paroles en l’air

25 septembre 2014, 06:49

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L’électorat a des raisons de ne pas croire un politicien sur parole. Ainsi, quand Paul Bérenger promet qu’un gouvernement PTr-MMM prendra des mesures pour «approfondir la démocratie», le peuple a le droit d’être sceptique.

 

On peut penser qu’il s’agit là de paroles en l’air plutôt que d’un engagement sincère de la part de Bérenger. D’autant plus que des signes d’alerte d’une régression de la démocratie sont apparus dès la première sortie conjointe des alliés officiels, samedi dernier.

 

En effet, la réaction des leaders des deux partis aux questions pertinentes et légitimes posées par des journalistes à cette occasion est préoccupante. Ces politiciens ont esquivé les questions quand ils ne se sont pas simplement mis à insulter les journalistes. Bérenger était d’ailleurs le plus virulent des deux. Il est allé jusqu’à traiter un journaliste d’«agent politique mercenaire». Ce refus d’affronter les questions de la presse est indicateur d’un état d’esprit qui ne saurait être qualifié de démocratique.

 

Le leader du MMM aurait certainement préféré que les journalistes calquent leur comportement sur le sien. Alors qu’il exécutait son numéro de séduction au Parlement depuis le début de l’année, il prenait soin de radoucir son discours à l’égard de Ramgoolam. Surtout, ses questions au Premier ministre étaient aussi rares que mielleuses.

 

Certes, le cirque a été payant pour Bérenger car il a obtenu le deal dont il a toujours rêvé mais n’a-t-il pas commis une entorse à la démocratie en agissant de la sorte ? Pendant pratiquement un an, un élément important du dispositif démocratique du pays était sclérosé.

 

Il était payé pour assumer le rôle de leader de l’opposition, mais s’évertuait à glorifier le chef du gouvernement. Voilà d’ailleurs pourquoi beaucoup ont trouvé qu’il était indélicat de sa part de fustiger l’adjoint au maire de la capitale qui aurait refusé de démissionner parce qu’il avait besoin de «sa ti cash-la».