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Pas claires, ces élections

1 octobre 2014, 06:58

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Toute campagne électorale s’ouvre dans un climat d’incertitude. Celle qui se déroule en ce moment ne fait pas exception. Cependant, l’incertitude risque, cette fois, de perdurer après le dépouillement. Si l’alliance PTr-MMM remportait la victoire, le suspense pourrait se prolonger sur l’ensemble du mandat.

 

Cette situation découle de plusieurs facteurs. D’abord, l’entente entre deux partis qui se sont âprement combattus pendant quatre décennies est forcément fragile. Au pouvoir, ils éprouveront des difficultés à concilier leurs positions, car il s’agit là d’un mariage entre deux cultures opposées.

 

Mais, ce n’est pas la principale source d’imprévisibilité. Si le PTr-MMM dispose d’une majorité de trois quarts des voix au Parlement, c’est l’avènement de la deuxième République qui constituera la plus grosse interrogation. Beaucoup se demandent si Navin Ramgoolam ne se contentera pas de laisser traîner les choses en reportant régulièrement la révision constitutionnelle visant à instaurer le régime semi-présidentiel. Il demeurerait, entretemps, le chef suprême en conservant son poste de Premier ministre.

 

Navin Ramgoolam aura une excuse toute prête pour réclamer de multiples reports de l’amendement constitutionnel : il a bien fallu deux mois pour rédiger un mini-amendement sans conséquence, donc il faudra plus de cinq ans pour approuver un changement d’envergure.

 

Un déséquilibre entre les deux partis au sein de l’éventuelle majorité PTr-MMM ne fera que compliquer davantage la situation. Tout peut arriver si le PTr fait élire ses 30 candidats et pas le MMM, ou inversement. Cela fera planer une menace permanente sur la cohésion de l’alliance. Chaque jour, l’opinion s’interrogera sur l’éventualité d’une rupture, sachant qu’à Maurice toutes les permutations imaginables peuvent se réaliser.

 

Finalement, il y a le suspense autour de la stratégie qu’adoptera Ramgoolam pour appliquer le principe selon lequel en politique, comme en judo, il faut amener l’adversaire dans son propre camp avant de le faucher.