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Free and Fair ?
Lorsque ses premières dents auront poussé, ce bouledogue va enfin pouvoir se montrer incisif. Entre-temps, malgré son grand âge – 46 ans se sont écoulés depuis l’indépendance – la Commission de surveillance électorale affiche une mâchoire peu garnie. Elle peine à mordre, ou même à mordiller, bien que les infractions aux lois électorales soient nombreuses.
La Commission a pour rôle de s’assurer que les campagnes sont conduites dans une atmosphère libre et équitable. Or, il y a, à chaque élection, des manquements flagrants à l’équité. On déplore notamment une occupation illégale de l’espace audiovisuel par la majorité sortante, une utilisation abusive des moyens de l’État et des dépassements systématiques du plafond des dépenses électorales fixé par la loi. Ces abus sont commis sans qu’il n’y ait de sanctions. Aucun de ces excès n’a fait l’objet d’enquête jusqu’ici par les autorités.
Même quand les réseaux sociaux ont apporté la preuve d’une distribution de macaroni dans certains quartiers de Curepipe à la veille des municipales, il n’y a pas eu de sanction pour corruption électorale.
Dans les pays de référence, les exigences démocratiques s’accommodent mal de ces pratiques. Ainsi, pas plus tard que lundi dernier, le ministre indien Nitin Gadkari a été accusé par la Commission électorale de son pays d’avoir incité les électeurs à accepter les cadeaux offerts par les adversaires de son parti en cette période de campagne. Le ministre a été mis en demeure de s’expliquer, à défaut de quoi il s’expose à des sanctions lourdes.
En France, le Parquet a ouvert, lundi, une enquête visant Nicolas Sarkozy pour non-respect du Code électoral. À l’origine de cette affaire se trouve un dépassement du plafond autorisé de ses comptes de campagne en 2012.
Nous avons des normes moins vertueuses à Maurice. Dans la région, paraît-il, nous occupons même une place honorable au palmarès. Changeons vite de ligue.
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