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Réserves citoyennes
Il n’y a pas eu de grand engouement pour le lancement de la campagne électorale. Ce démarrage morose peut être expliqué par plusieurs facteurs. Une cause majeure de la réserve constatée hier est sans doute liée au désarroi dans lequel les récents désordres politiques ont plongé l’électorat.
Seulement 7 000 électeurs au total, sur les 936 975 enregistrés, ont daigné faire le déplacement aux meetings. Pourtant, les organisateurs ont déployé les grands moyens pour mobiliser leurs sympathisants.
La rocambolesque saga des «Koz, Kozé», les pirouettes de Paul Bérenger et la haine mutuelle entretenue depuis dix ans ont refroidi les partisans du PTr et du MMM. De leur côté, les partis d’opposition n’ont pas eu le temps de convaincre l’opinion qu’ils peuvent se constituer en alternance viable et crédible. Ainsi, à l’exception des fanatiques, des opportunistes ou des gens redevables pour des faveurs, peu de passagers ont embarqué dans les bus loués par les partis politiques.
Il y a ensuite le fossé entre le discours politique et les attentes d’un peuple éclairé, informé. Hier encore, on a entendu, sur les deux plateformes, des discours haineux, des allégations gratuites et des anecdotes insignifiantes. Seul le leader du PMSD a opéré dans un registre honorable. Son discours était exempt d’attaques personnelles. Il a montré du respect envers son auditoire en évoquant des mesures dans le domaine du logement et des pistes d’action concrètes.
En fin de compte, on peut se demander si tout le tam-tam d’hier a servi à quelque chose. Aucune des deux alliances n’a pu créer un impact psychologique. Sur le plan des idées, non plus, on n’a pas avancé.
Du reste, la MBC est plus apte que les meetings à faire progresser la réflexion sur des thèmes tels que la deuxième république. Au lieu de se gaver de slogans sur «l’approfondissement de la démocratie », le MMM devrait inviter la station à organiser des débats contradictoires sur la question.
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