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Un monopole anachronique

21 octobre 2014, 15:40

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On s’est laissé distraire par quelques mesures populaires proposées par l’Alliance Lepep. De ce fait, on a occulté ses autres promesses dont au moins une devrait constituer un enjeu majeur de la campagne électorale. Il s’agit du monopole de l’audiovisuel public. Ce sujet important figure sur la liste des 12 mesures fortes que l’alliance appliquera si elle arrive au pouvoir.

 

En cas d’alternance politique, «la MBC sera réorganisée comme un vrai service public», annonce un tract de l’alliance. Celle-ci préconise, en outre, l’ouverture du paysage audiovisuel aux chaînes privées. Voilà une mesure que chacun des deux camps en présence devrait adopter pour sortir Maurice de cet état d’arriération dans lequel nos dirigeants nous ont maintenus en imposant la MBC comme unique source d’information audiovisuelle locale.

 

Dans ce domaine, Maurice est restée à la traîne, loin derrière Madagascar et les Comores qui, eux, disposent depuis longtemps de télés privées. On se prend pour un pays phare de la région mais nous sommes distancés par nos voisins sur cette question qui touche à des droits fondamentaux. Un État qui respecte le droit du citoyen de s’informer et qui consacre la libre opinion et la libre expression ne peut avoir peur de lâcher les leviers de l’information audiovisuelle. Il ne peut se sentir fi er d’offrir à la nation chaque soir un Journal télévisé qui ressemble à une série de clips à la gloire des puissants.

 

Le monopole de la MBC est d’autant plus néfaste que la station nationale ne se contente pas de nous administrer quotidiennement une dose de propagande mais elle refuse également d’organiser des débats contradictoires. Peut-on imaginer, sur un plateau de la MBC, un dirigeant politique confronté à des journalistes indépendants ?

 

L’accaparement de l’espace audiovisuel par le pouvoir en place est un mal que la plupart des partis politiques ont régulièrement dénoncé. Le MMM, qui a lui-même été une victime de la partialité de la MBC, qualifiait la station «d’infecte»... jusqu’à tout récemment.