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La voie de la raison
Faut-il soumettre à un référendum le projet de deuxième République ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que l’on a commencé à saisir les implications, pour la gouvernance et la stabilité, de la formule complexe conçue par le tandem Ramgoolam/Bérenger.
Anerood Jugnauth a une opinion bien tranchée sur la question. Il l’a réitérée mercredi soir à Curepipe : «Changement constitution pas faire par élection koumsa sa. Normalement ti bizin faire enn referendum». Beaucoup de légistes partagent cet avis.
Tous se fondent sur l’importance de l’enjeu. Le projet de deuxième République propose une réorientation majeure du système politique mauricien. S’il se concrétise, notre régime parlementaire évoluera vers un régime présidentiel avec un chef de l’État élu au suffrage universel direct.
Lors d’une campagne qui s’articule autour d’une multitude de sujets, dont certains relèvent d’une banalité déroutante, il est impossible de susciter une réflexion sereine sur le changement constitutionnel préconisé. Le projet de réforme constitutionnelle touche à la nature profonde de notre système politique. Le recours à une consultation référendaire s’impose dans ces circonstances car celle-ci permet de se focaliser sur une question unique et d’en analyser tous ses aspects.
Craignant probablement un désaveu, les dirigeants de l’alliance PTr/MMM ont tenté depuis le début de la campagne de minimiser leur projet commun de deuxième République. Ils l’évoquent avec la plus grande discrétion possible lors de leurs sorties publiques.
Il reste les contraintes légales qui s’appliquent en cas de changements majeurs apportés à notre démocratie. L’article 47(3) de la Constitution prévoit que le recours à la voie référendaire est alors obligatoire. Il faut que trois quarts des suffrages exprimés entérinent le changement pour qu’il soit effectif. Un document qui donne lieu à une telle réforme ne peut être traité par les dirigeants de l’alliance PTr/MMM comme s’il s’agissait du contrat de leur mariage de convenance.
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