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Entre la tête et le cœur
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Entre la tête et le cœur
Il y a toutes sortes de chiffres qui circulent ces temps-ci, souvent sous le manteau. Le rapport de forces entre les alliances varie d’une source à une autre. Car ces chassés-croisés mathématiques ne relèvent pas d’un exercice scientifique, d’où leur caractère privé, ou encore leur contestation permanente.
De tout temps, les statistiques font polémique, surtout depuis qu’elles s’incrustent de plus en plus dans les discussions politiques, elles-mêmes plus fréquentes en ces temps électoraux. Ceux qui utilisent une méthodologie scientifique pour effectuer des sondages vous expliqueront les difficultés conceptuelles et pratiques tant au niveau de la collecte des données (surtout dans un pays d’interconnaissance comme le nôtre) qu’à celui de l’interprétation des résultats produits.
Beaucoup de spécialistes estiment que les sondages politiques n’ont pas forcément une réelle valeur prédictive. Mais attention : cela ne signifie pas qu’ils sont bidon ou insignifiants pour autant. Stricto sensu, un sondage est une photographie d’un instant et auprès d’un échantillon donné. Et cet instant évolue dans le temps. Par exemple, par rapport à la date des élections, à la présentation des candidats, à la publication des manifestes électoraux. Il faut donc en faire plusieurs dans la durée pour pouvoir dégager des tendances. Sur un mois de campagne, cet exercice s’avère difficile.
Le sondage que publiera «l’express» demain a été réalisé entre les 15 et 31 octobre 2014, avant la présentation des candidats rouges-mauves, avant la publication des manifestes électoraux. C’est la raison pour laquelle les sondés ont été interrogés par rapport à leur proximité partisane, à leurs pronostics et souhaits, et non par rapport à leurs intentions de vote.
Finalement, en amont des attaques (nous sommes blindés depuis le temps) que nous subirons de la part de ceux qui auraient souhaité un meilleur score, rappelons qu’il ne faut pas confondre un sondage avec un référendum ou un vote électoral. C’est pour cela que nous encouragerons toujours une transparence dans la méthodologie, l’échantillonnage et les calculs, afin de démythifier le sondage comme des données reposant sur des bases scientifiques mais qui laissent une large place au contexte du jour, à l’expérience du sondeur, à l’honnêteté intellectuelle, et à l’objectivité de tout un chacun. Le but est d’offrir à nos lecteurs un outil d’analyse, permettant de visionner un instantané du rapport de forces et des dynamiques actuelles.
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À «l’express», nous promouvons un vote citoyen intelligent, avec la tête (la raison), pas avec le coeur (l’émotion, la passion). Un vote doit être influencé par les programmes des partis, les idées des candidats, les initiatives concrètes, mesurables et tangibles pour le bien commun de la société. Dans «l’express dimanche » du 21 septembre 2014, Kerslay Mélanie, un citoyen mauricien, nous avait proposé une grille d’analyse pour pouvoir voter avec discernement, en comparant les programmes (ou l’absence de programme) des uns et des autres.
L’électeur Mélanie a choisi des critères que les gens considèrent comme étant nécessaires à leur bonheur : «Par rapport à ces critères, ils peuvent déterminer quelles sont les solutions que les politiciens apportent en se basant sur ces critères. Par exemple, dans la grille, je parle du combat contre la misère ou la corruption. Les Mauriciens doivent interpeller les politiciens sur ces critères. Ils doivent chercher des informations sur chaque point avant de finalement décider pour qui voter après avoir attribué des points.»
C’est clair que la grille de vote de Kerslay Mélanie prendra son temps pour faire son chemin jusqu’au Parlement, surtout quand la VOH nous pousse, avec son «koupetranse », à retourner à des décennies en arrière. Mais il est encourageant d’entendre certaines ONG ou groupes de réflexion interpeller les politiciens avec quelques chiffres à l’appui…
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