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Qui surveille ?

12 novembre 2014, 07:46

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Comme c’est la tradition, le début de campagne est marqué par une polémique autour du rôle partisan de la MBC. Sauf que, cette fois, le bloc qui se sent lésé par la manipulation de l’information a fait monter les enchères. Hier, il a écrit à la MBC pour lui dire qu’elle n’est «invitée» à aucun de ses congrès, meetings et réunions politiques.

 

Si l’alliance Lepep a choisi de ne plus être couverte du tout par la télévision d’État, c’est qu’elle a jugé qu’il n’y a aucun recours contre l’arbitraire de l’audiovisuel public. Ainsi, plutôt que de subir l’effet négatif des images que la télé diffuse pour faire du tort, cette alliance a préféré se passer totalement de la couverture de ses activités par la MBC.

 

La solution extrême adoptée par le bloc MSM-PMSD-ML est compréhensible. Ouvrir la porte aux caméras de la MBC, c’est donner le bâton pour se faire battre. Déjà, lundi, on a constaté que la MBC ne recule pas devant un traitement spécieux des images de campagne afin de servir des intérêts partisans. La station avait choisi de diffuser des images d’un incident opposant Xavier Duval à un individu qui perturbait une de ses réunions.

 

Au vu de cette situation dégradée, on peut s’interroger sur la posture des institutions nationales censées veiller à la tenue d’élections libres et justes. Elles sont aveugles ou muettes.

 

Dans le cas de la Commission électorale, la situation est ambiguë. Elle insiste sur le fait que ce n’est pas dans ses attributions de s’assurer que la campagne se déroule dans des conditions équitables. Elle se limite donc à la surveillance des opérations électorales.

 

Certains légistes considèrent que cette interprétation est étroite et restrictive. Laissons aux spécialistes la tâche de démêler l’écheveau légal. Contentons-nous de demander aux autorités de dire si, dans l’état actuel de la législation, le pays est doté ou pas d’une commission effective de surveillance des élections apte à sanctionner des dérapages.