Serait-ce la dernière pièce du puzzle chinois ? L’accord portant sur la création d’une zone économique chinoise à Riche-Terre sera rendu public en cas d’alternance. C’est ce qu’a affirmé Vishnu Lutchmeenaraidoo mardi dernier.

Cet accord pourrait livrer des clés pour comprendre un des plus grands mystères de la décennie écoulée. On n’a jamais compris ce qui est advenu de ce grand projet de construction d’un complexe industriel aux dimensions pharaoniques à la lisière de la capitale.

En 2006, le gouvernement céda 500 arpents de terres situés à Riche- Terre à une société chinoise, Tianli. Cette zone devait accueillir de grands groupes industriels chinois. Mais Tianli  a vite jeté l’éponge. Jin Fei a pris le relais. Puis ce fut au tour de la société Cin-Gin de tenter sa chance. En vain.

Dotée, aux frais de l’État mauricien, de toutes les infrastructures requises, cette zone n’a attiré aucun industriel. À tel point qu’à ce jour, le vaste site ne compte que deux entrepôts, quelques bureaux et un petit complexe résidentiel. Point de buildings ou d’hôtels. Pas d’usines non plus.

En septembre 2009, alors qu’il inaugurait Jin Fei ville, Navin Ramgoolam annonçait fièrement: “Total foreign direct investment, on completion of this project, will be around Rs 25 billion. It will create more than 34,000 direct jobs and a substantial number of indirect jobs and generate up to Rs 7 billion in export earnings a year.”

Cinq ans après, le projet est toujours au point mort. Personne ne connaît les tenants et aboutissants de cet échec. Si jamais le voile est levé sur l’accord que le gouvernement mauricien tient à garder secret, on va probablement pouvoir résoudre le mystère Jin Fei.

Et si un futur gouvernement décidait d’en finir totalement avec la culture du secret et d’apporter un éclairage sur tous les dossiers qui intriguent la nation? On saura enfin ce qui a été signé en notre nom avec Mangalore, Red Eagle et NeoTown, entre autres. Bref, on passera de l’obscurantisme aux lumières.