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L’attaque contre Ameenah

1 décembre 2014, 06:27

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Attaquée par le candidat Navin Ramgoolam à Phoenix, Ameenah Gurib-Fakim a trouvé un appui qui se situe largement au-delà des clivages partisans et ethniques. C’est cela le génie mauricien. Quand la situation l’exige, la population est capable d’adopter une position qui transcende les différences de tout ordre.

 

Le réquisitoire dressé par le leader du PTr contre la scientifique a fait consensus contre lui pour plusieurs raisons. Celles-ci ont un point commun : toutes tiennent à notre aversion pour l’injustice.

 

Pressentie pour accéder à la présidence en cas d’alternance, Ameenah Gurib-Fakim s’est toutefois tenue à l’écart de l’arène politique. Ainsi, elle ne méritait pas qu’un politicien jette l’opprobre sur elle. Elle n’a attaqué personne, ni aucun parti. Il est injuste de lancer à propos d’une telle personne qui est au-dessus de la mêlée un commentaire d’ordre personnel : «Dans l’université pann trouve li bon, aster li pou vine bon pou vine président république.»

 

Elle est l’objet d’une double injustice. Premièrement, si sa candidature pour le poste de vice-chancelière de l’UoM n’avait pas été retenue, c’est en raison du fait que l’ingérence ministérielle était à son comble au sein de l’institution à ce moment. Deuxièmement, elle est traînée dans la boue alors qu’elle n’a pas les moyens de répliquer. Traiter d’incompétente une femme qui est perçue comme un exemple de réussite est un acte gratuit.

 

L’opinion publique ressent aussi comme injuste le dénigrement d’une personnalité par celui-là même qui, il y a tout juste six ans, lui décernait une décoration. Elle a été nommée, en 2008, sur la recommandation du Premier ministre, commandeur de l’ordre «Star and Key of the Indian Ocean».

 

Finalement, il y a une injustice qui est commise à l’égard de la femme mauricienne. Dans une société qui peine à assurer une représentation plus équilibrée des femmes au Parlement, personne n’a le droit de décourager les rares femmes qui osent relever le défi d’occuper un poste à responsabilité.Ceux qui entreprennent de le faire vont à contre-courant de la modernité.