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Ruse machiavélique
La force du lion et la ruse du renard. Cette formule résume les qualités que Navin Ramgoolam s’attribue. Convié à une réunion organisée par un groupe socioculturel à Ilot mardi, il a cité des exemples concrets pour illustrer ces qualités qu’il affirme détenir.
Pour démontrer sa force de caractère, il tient un langage musclé contre les sucriers : «Kan mo pou koumans bez zot, zot pou kone.» Ensuite, il relate un incident au cours duquel il a brandi un fusil et menacé un individu qui perturbait sa tranquillité. Mais c’est en voulant prouver qu’il est un bon stratège qu’il raconte les meilleures anecdotes. Il fait des révélations qui éclairent la trame de la vie politique.
Ainsi, nous comprenons mieux, depuis mardi, les ressorts du mélodrame qui s’est déroulé en avril dernier quand Bérenger papillonnait d’un partenaire à l’autre sans aucun scrupule.
C’est Ramgoolam qui a tout orchestré, de la mort du Remake à la constitution d’une plate-forme rougemauve. Dans un numéro d’autoglorification, il se vante de s’être montré fin tacticien : «Pa ti fasil kase. Si ou pena lespri, pa kase sa (Remake) la.»
Puis vient la surprise du chef. S’exprimant en paraboles, Ramgoolam explique comment il s’est ingénié à faire tomber Paul Bérenger à ses pieds. Une visiteuse lui demande un jour : «Ki ounn kapav finn dir Paul Bérenger pou li sanze ?» Entre deux bouffées de Havane, il répond à son interlocutrice : «Si ou anvi lapes enn rekin, sa enn gro labwet mem ki bizin ek so disan, be samem monn fer.»
L’intrigue est clarifiée, le mystère des contorsions de Bérenger est levé. Honnête, Ramgoolam n’a pas cherché à avancer une thèse alambiquée pour justifier le rapprochement entre le PTr et le MMM. Non, il n’y a pas eu d’idylle, ni de nuits d’amour, raconte-t-il. Tout juste une partie de pêche au cours de laquelle le requin a mordu à l’hameçon. Machiavel avait raison quand il disait que la politique est avant tout une affaire de ruse.
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