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La chaise vide

9 décembre 2014, 10:37

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La chaise vide

La première qualité d’une démocratie est de permettre des débats. Parce que la démocratie perd sa substance sans des affrontements entre points de vue opposés. Or, ceux qui au sein de l’alliance PTr-MMM disent souhaiter un approfondissement de notre démocratie sont les mêmes qui refusent toute confrontation d’idées. Ils évitent le face-à-face avec leurs adversaires politiques. En outre, ils refusent de débattre avec les journalistes des problèmes de fond.

 

Seul le choc des idées permet d’enrichir la réflexion nationale. Des échanges entre adversaires auraient permis d’éclairer les choix de l’électorat. Ils auraient aidé le public à se faire une opinion informée sur les enjeux de la campagne. Mais les leaders des deux «grands» partis ont opté pour une politique de la chaise vide.

 

Dans les démocraties de référence, les débats télévisés font partie intégrante des campagnes électorales. Car la télévision est considérée comme le média de masse traditionnel par excellence. Pourtant, nous sommes à la veille des législatives et la MBC n’a toujours pas pris l’initiative d’organiser un débat autour du principal enjeu de ces élections, la deuxième République. Ni de donner l’occasion à Navin Ramgoolam de croiser le fer avec Anerood Jugnauth.

 

Au cours de la présente campagne, la MBC n’a pu faire mieux que de proposer des émissions politiques avec des intervenants coincés dans un cadre trop rigide pour être efficaces. Ce ne sont pas ces monologues prononcés à partir d’une position figée qui vont aider à faire la lumière sur des questions complexes.

 

À la place des débats contradictoires, la campagne 2014 est faite d’invective, d’outrance et de calomnie. Depuis hier le registre noir s’est étendu avec la diffusion de l’enregistrement d’une conversation privée qui ne relève nullement de l’intérêt général. Les limites de l’acceptable sont franchies. Quand les politiciens touchent le plancher, c’est le pays qui s’appauvrit.