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Dansez en paix, citoyen Ramgoolam !

13 décembre 2014, 07:23

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En soumettant sa démission au président Kailash Purryag, Navin Ramgoolam passe du statut de Premier ministre – «accountable» au Parlement du peuple – à celui de simple citoyen, avec des droits semblables aux nôtres, dont celui du respect à sa vie privée.

 

La situation était tout autre en août dernier quand nous avions décidé de publier des photos de lui en compagnie de la femme d’affaires Nandanee Soornack. Nous faisions alors ressortir que, selon nous, l’atteinte à la vie privée pouvait être justifiée par la liberté d’information car elle était nécessaire à la compréhension d’un débat d’intérêt général, notamment sur les contrats d’Airway Coffee au nouvel aéroport et autres possibles liens d’affairisme d’État. C’est uniquement dans cette optique d’informer le public que nous avions publié une série de photos du Premier ministre et de Nandanee Soornack, alors que nous avons toujours refusé de rendre publiques les vidéos, qui sont en notre possession, malgré des invitations, à peine voilées, en ce sens provenant des adversaires politiques de Navin Ramgoolam. Pour nous, l’information demeurait les photos, les vidéos auraient été de la communication politique, voire de la propagande audiovisuelle, pire que les clips «Vire Mam», ou carrément du voyeurisme. Au nom de cette même éthique journalistique, nous refuserons aussi de publier des photos de l’enfant mineur de Mme Soornack, en conformité avec le jugement de la Cour suprême (émis le 6 février 2013), qui a mis fin au «Gagging Order» qu’elle réclamait contre notre groupe de presse et le groupe Le Mauricien.

 

Tout comme nous relèverons toute atteinte au respect de la vie privée du citoyen Navin Ramgoolam, nous ne pouvons que condamner les basses attaques visant à nuire à la famille de Pravind Jugnauth. Nous n’y voyons aucun intérêt public.

 

***

Danser, jour et nuit, sous les lumières scrutatrices du public doit être lassant, surtout après neuf ans. C’est ainsi que cela doit aussi être libérateur pour Navin Ramgoolam. Au final, Pamplemousses–Triolet, en l’épargnant d’aller chaque mardi au Parlement, lui a rendu sa liberté de voyager, de danser, sans rendre de compte à quiconque, certainement pas à ses mandants, encore moins à la presse.