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Institutions affaiblies
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Institutions affaiblies
Bâtir des institutions solides et défendre l’État de droit. Ce sont là les deux mamelles de la réussite. Du moins, c’est la réflexion que partage Xavier Duval avec ceux qui élaborent en ce moment la nouvelle stratégie de développement. Le vice-Premier ministre a raison d’exprimer une telle préoccupation dans la conjoncture.
La gestion clanique du pays, l’inefficacité des organes de contrôle et le mépris des règles ont été les principaux facteurs qui ont freiné le progrès du pays ces dernières années. L’alternance politique qui survient cette année offre une occasion de corriger ces dérives.
Xavier Duval est convaincu de la nécessité de renforcer nos institutions depuis qu’il a visité l’Afrique des Grands Lacs. Il a tiré les enseignements du contraste qui existe entre deux pays de la région, le Rwanda et le Burundi. Cette différence, il l’impute au mode de gouvernance des deux pays respectifs. Le premier est doté d’institutions fortes tandis que le second souffre de la défaillance d’institutions dévoyées.
Maurice semble, pour l’heure, engagée à appliquer le modèle burundais. Chez nous, le système fonctionne sans règle et selon les caprices des puissants.
Deux exemples récents pour appuyer cette observation. La première scène se déroule à Triolet le jour des élections. L’ex-Premier ministre croise un policier qu’il prend pour un sympathisant de l’alliance Lepep. Le surintendant est transféré sur-le-champ. Aussitôt les résultats des élections connues, le transfert est annulé par le bureau du commissaire de police.
Le deuxième exemple a trait aux baisses des prix des carburants décrétées par les autorités le 20 novembre, puis le 5 décembre, alors que les élections étaient fixées au 10 décembre. Pourtant des critères techniques, et non électoralistes, sont censés déterminer les prix des carburants.
Pour redonner leur crédibilité aux institutions, l’alliance au pouvoir a promis dans son manifeste la mise sur pied d’un comité spécial «pour mettre fin aux nominations inadaptées aux postes importants». C’est une mesure forte, capable de nous éviter le gouffre burundais.
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