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La classe

19 décembre 2014, 06:57

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Accusé de se livrer à un étalage indécent de sa richesse dans l’affaire de la Rolls Royce, Navin Ramgoolam avait répliqué qu’il incarnait la classe. Sa fanfaronnade a été raillée par l’opinion publique. En revanche, beaucoup ont su apprécier la classe et la pudeur de son successeur. Malgré un parcours prodigieux qui l’a conduit à sa sixième réélection au poste de Premier ministre, Anerood Jugnauth a eu la victoire modeste.

 

De plus, beaucoup ont salué ses premiers gestes après son entrée en fonction. Son attitude vis-à-vis du président de la République, par exemple, est tout à son honneur. Malgré l’animosité qui a existé entre son parti et la famille politique de Kailash Purryag, SAJ a eu autant d’égards que possible envers celui-ci.

 

Ce comportement s’avère totalement opposé à celui de Navin Ramgoolam qui, en 2005, avait créé les conditions pour humilier le président d’alors. Anerood Jugnauth était même hué par la foule des partisans travaillistes invités à assister à la cérémonie de prestation de serment des ministres organisée, pour la première fois, en plein air. Invité à des événements officiels, SAJ était souvent placé derrière d’énormes poutres. Il était publiquement invité à «lev paké allé». Les normes de la bienséance étaient bafouées.

 

Ces excès avaient suscité l’indignation. Avec l’alternance, la culture politique change. Aujourd’hui, les dirigeants font preuve de respect, d’égards et de considération envers le chef de l’État. SAJ entend avoir des échanges respectueux avec le détenteur du poste de président de la République.

 

L’attitude du gouvernement envers le président ne tient pas qu’au respect des civilités usuelles. Elle se fonde sur la primauté du droit. Ivan Collendavelloo l’a bien fait ressortir : pour la majorité au pouvoir, il n’est pas question que le gouvernement outrepasse ses droits et demande au président de s’en aller.

 

Maintenant, le président peut, lui, estimer que sa qualité de nominé politique le contraint à quitter son poste après le verdict du 10 décembre. L’histoire retiendra alors qu’il avait de la classe.