Publicité
Engagements
En toile de fond, notre Parlement a siégé hier et les députés vont devoir, à nouveau, travailler pour leurs salaires. Ce n’est pas mal comme signal pour commencer ! Le rapport de l’Audit, quant à lui, a enfin été déposé, encore que maintenant il ne servira plus à un gouvernement vieux de neuf ans pour corriger ses propres erreurs, mais à un gouvernement nouveau pour ne pas commettre celles de ses prédécesseurs ! Tant pis, surtout si cela peut aider à démarrer d’un bon pied …
Les premières décisions et les orientations majeures s’établiront au cours des 100 prochains jours. Elles seront capitales pour le devenir du pays. On ne parle plus, aujourd’hui, de promesses électorales, mais des engagements d’un gouvernement élu. Et comme il n’y aura pas de discours-programme au Parlement avant janvier, ces engagements des dirigeants de l’alliance Lepep, notamment lors du meeting de remerciement du 21 décembre, doivent être notés de manière sérieuse.
«Toute personne qui aurait enfreint la loi pourrait faire (fera ?) l’objet d’une enquête.»«Il ne faut pas voir dans cette démarche une volonté d’abuser de son pouvoir ou de se venger.» «Il ne faut pas faire de préférence a l’égard de qui que ce soit.» Ces trois phrasesde sir Anerood Jugnauth établissent clairementla donne et rassurent, surtout sielles s’appliquaient également à ses partisanset ses dirigeants aussi. Sans arbitraire !Sans exception !
«…Les institutions fonctionnent (ront) en toute indépendance, sans les contraintes des faveurs ou de l’ingérence politique.» À bon entendeur,salut ! Puisque cela s’adresse maintenant,principalement, à ses propres troupes…y compris à la rue Magon.
Il a aussi ajouté que le pays aura une démocratie qui fera la «part belle à la méritocratie » et à l’«égalité de chances», ce qui laisse supposer que les ministres qu’il nous a nommés sont les plus efficaces et les meilleurs modèles pour la nation et que les nominations qui se feront bientôt , pour les postes d’ambassadeurs ou pour diriger des corps parapublics ou encore pour diriger les conseils d’administration des compagnies d’État seront effectués sur des considérations objectives et non partisanes. Ce serait vraiment fabuleux ! On le croit sur parole et on veut bien juger sur pièce au cours des mois à venir.
Finalement phrase a priori surprenante dans la bouche d’un Premier ministre : «L’amélioration constante de la productivité devrait être notre seule préoccupation», dit encore sir Anerood Jugnauth, qui reconnaît que c’est la condition sine qua non pour faire «grossir le gâteau national» pour que chacun y ait sa part. On croit rêver ! La productivité, parent pauvre de nos statistiques nationales, mot tabou dans la bouche de tous les politiciens depuis des décades et notion constamment dévoyée par le gaspillage, le travail mal fait, la paresse, les priorités mal établies, prendrait-elle vraiment une position centrale dans la vie économique de ce pays ? Ce serait salutaire d’autant que c’est la seule façon sûre et durable d’améliorer le pouvoir d’achat de tous, pensions de vieillesse y compris ; mais il faudra d’abord expliquer cela aux syndicats et pouvoir les embrigader !
Gouverner n’est pas simple. Démarrer sur le bon pied est capital pour mobiliser la nation. Il faut pour cela commencer avec un langage de vérité qui assure une rupture avec les pratiques qui désolent et les dérapages qui démotivent.
Jusqu’ici, ça va plutôt bien ! Mais comme le disait la mère de Napoléon avec son gros accent corse : «Pourvu que cela doure !» Se pourrait-il même alors, que l’unité, la modernité et une démocratie plus mûre soient, en fin de compte, concrétisées par… Lepep ? Peut-être bien, puisque même Pravind Jugnauth, en son temps boycotteur de certains journalistes à ses conférences de presse, se dit aujourd’hui insatisfait d’une MBC partisane, propagandiste et infantilisante.
Sait-on jamais, peut-être que bientôt je serais tenté de reconnecter les fils d’antenne de la MBC que j’ai arrachés avec vigueur il y a de cela plus de 25 ans ?
Publicité
Les plus récents