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Rolexgate

15 janvier 2015, 06:31

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Deux hauts gradés de la police ont été arrêtés hier. Ils sont soupçonnés d’avoir organisé un complot destiné à entraver la justice dans ses enquêtes sur un vol commis en 2011 au campement de l’ex-Premier ministre. Pour être plus précis, ils sont tenus responsables d’avoir exécuté des ordres susceptibles d’entraver une enquête judiciaire. L’auteur présumé des ordres serait Navin Ramgoolam.

 

Rien n’a été établi, à ce stade, à l’encontre des protagonistes dans cette affaire de cover-up allégué. Et reconnaissons que tout inculpé est présumé innocent tant qu’il n’est pas déclaré coupable. Mais cela ne nous empêche pas de supposer que si ces deux honnêtes hauts gradés ont des démêlés avec la justice aujourd’hui, c’est parce qu’ils ont écouté un dirigeant politique qui cherchait à cacher quelque chose.

 

Le CCID a des raisons de croire qu’il y a eu dans cette étrange affaire, qui tourne autour d’une montre Rolex, une tentative d’étouffer un dossier sous le mensonge. Un peu comme un ancien président américain l’avait fait, il y a quarante ans.

 

Dans le Rolexgate mauricien, les officiers incriminés auront surtout eu tort de n’avoir pas su résister à des instructions présumées illégales. Or, quand la police prend ses ordres d’un chef de parti et exauce les voeux d’un dirigeant politique sans tenir compte du droit, elle devient une police politique. Le pays, lui, devient alors une non-démocratie.

 

La police, et plus généralement la fonction publique, participent à ce dévoiement de la République quand elles se mettent à défendre les ministres et pas la légalité. C’est un état d’esprit qui imprègne pratiquement tout le gratin de la fonction publique.

 

Dans l’affaire Medpoint, des fonctionnaires ont été inquiétés par la justice précisément pour avoir exécuté des directives douteuses de leur ministre. De même, dans le scandale des terres de l’État octroyées aux protégés de l’ancien gouvernement, des inspecteurs de l’État se sont subitement rendu compte, le 11 décembre dernier, qu’ils avaient fermé les yeux sur des irrégularités pour plaire à des ministres. Quand apprendront-ils à dire «No, Minister» ?