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Responsabilisons ! Responsabilisez !
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Responsabilisons ! Responsabilisez !
On a eu droit cette semaine à une illustration de ce qui pourrait bien relever du pire.
Nous parlons de l’enquête de Roches-Noires où l’argument a été fait que les DCP Jokhoo et Sooroojebally pouvaient, à l’époque, diffi cilement faire autrement que de collaborer avec le PM, de surcroît ministre de l’Intérieur, puisqu’il leur était supérieur hiérarchiquement. C’est un argument qui ne peut, d’aucune façon, tenir la route dès lors que le commissaire de police, et donc tous ceux qui dépendent de lui, sont protégés constitutionnellement et SE DOIVENT donc d’agir objectivement et indépendamment du pouvoir politique dans la recherche de la vérité et de la justice. Toute complaisance envers le pouvoir politique est une forfaiture et mène automatiquement à ce que la police devienne une police «politique», ce qui a de graves, de très graves, conséquences pour notre démocratie.
S’agissant de l’enquête de Roches-Noires, il faut donc comprendre comment la police a arrêté son enquête à l’époque, pourquoi les témoignages disponibles maintenant ne l’étaient pas alors (une possibilité serait que des témoins actuels tentent ainsi de se faire bien voir par le nouveau pouvoir !), jusqu’à quel niveau de la hiérarchie policière la complaisance aurait pu avoir opéré et bien s’assurer que l’enquête en cours n’est pas, elle-même,initiée par et pour des politiciens, dans lequel cas la police du pays se retrouverait être tout aussi «politique» qu’elle ne l’aurait été précédemment ! Ce qui ne saurait mener à une «démocratie consolidée» (page 6 du manifeste électoral Lepep) et qui décevrait immanquablement une large frange de l’électorat ayant voté pour le «vrai changement». On ne peut, en effet, se dédouaner continuellement sur les autres !
Il faut que chacun assume sa part de responsabilité, que l’on soit PM ou policier.
Par exemple quand l’on est ministre, prenant des initiatives en faveur des marchands ambulants, aux dépens de commerçants respectueux des lois et payant leurs taxes, leurs patentes et leurs loyers ! Ou encore, citoyen lambda déversant ses ordures dans les rivières ou dans les drains, se foutant comme de l’an 40 des conséquences de la pollution ou d’inondations provoquées par des drains inopérants ! L’automobiliste désinvolte, que ce soit dans le non-respect des limites de vitesse, des zones de parking ou des émanations de fumée du tuyau d’échappement doit être responsabilisé aussi ! Comme doit l’être l’autorité appropriée, dans son rôle de sanctionner l’équivalence des diplômes de médecine ou de dentisterie, même quand cela ne peut se justifi er ! Ou le bureaucrate du gouvernement qui, comme le disait Raj Meetarbhan ce jeudi, souffre de cécité jusqu’au jour d’un changement de gouvernement et dont la cécité est sans doute éminemment transférable au profi t des nouveaux maîtres ! Et quoi dire encore de ce citoyen–parasite, qui se retrouve dans un centre de refuge pour Rs 350, alors qu’il n’y a strictement pas droit et qui tente de «pomper» la tétine gouvernementale de manière opportuniste !
En fait, nous parlons ici d’une culture nationale pourrie par 50 ans de clientélisme politique et de démission systématique face au devoir civique. Les toilettes publiques puent ? On a tendance à blâmer «les autorités» et à demander que celles-ci interviennent, plutôt que de fustiger l’utilisateur irresponsable ou les nervis qui cassent ou qui volent. Parfois on va jusqu’à interpeller son député ! Et si l’on responsabilisait plutôt en confiant l’opération à une famille qui au lieu d’un salaire de misère fi xe en fin de mois, dépendrait d’un droit d’entrée et donc du bon maintien d’un lieu accueillant, fonctionnel, bichonné, propre, peut-être même fleuri et sentant bon le citron ou la lavande ?
L’imagination au pouvoir ! La responsabilisation au front ! Et l’État parasite ou l’État parasité, au grenier… Siou plait !
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