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Un calcul qui a foiré

4 février 2015, 06:41

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Un calcul qui a foiré

La saga Sungkur prend fin avec la décision du pandit de baisser définitivement les volets de son restaurant situé à Trou-aux-Biches sur le bout de plage que l’État lui avait octroyé. Qu’aura-t-on appris de cette affaire dont les péripéties ont ponctué la campagne pour les législatives de décembre dernier ?

 

La principale leçon à retenir, c’est que l’électeur n’est pas aussi sensible que l’on croit aux cadeaux qui sont faits à ces figures emblématiques des organisations socioculturelles. Les anciens dirigeants du pays estimaient que les chefs religieux ou pseudo-religieux avaient une grande influence au sein de l’opinion. Ils ont finalement compris qu’il ne suffit pas de satisfaire les chefs des socioculturelles pour fidéliser l’électorat de tel ou tel groupe.

 

Ni les terrains de l’État, ni les postes prestigieux accordés aux figures de proue des socioculturelles n’ont pu empêcher le naufrage des travaillistes dans la circonscription de Pamplemousses-Triolet aux dernières législatives. Au contraire, le restaurant controversé du pandit était un thème récurrent de la campagne de 2014. La générosité à l’égard de Sungkur a fait un grand tort à son bienfaiteur sur le plan national.

 

Cette expérience devrait conforter les nouveaux dirigeants du pays dans leur choix de garder leurs distances avec les socioculturelles. Ils ont annoncé qu’ils renoncent à prendre la parole lors des cérémonies religieuses. S’ils tiennent parole, ce sera un pas vers un système qui garantit les mêmes opportunités pour tous.

 

Il est également possible de procéder de manière équitable pour la location de terres de l’État. Il suffit d’appliquer le principe des enchères. Ce mécanisme favorise les détenteurs de capitaux, certes, mais, de toute façon, ce sont ceux-là qui ont les moyens de développer les terres et de créer la richesse nationale.

 

Avec un système transparent d’allocation des terres au plus offrant, c’est tout le pays qui sort gagnant. En revanche, quand un dirigeant du pays offre un bail à un chef religieux dans le secret de son bureau, l’histoire montre qu’ils en sortent, tous deux, perdants.