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SOS du Square Guy Rozemont
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SOS du Square Guy Rozemont
Au lendemain de la défaite électorale des Rouges, on soulignait que la presse indépendante allait, du jour au lendemain, devenir le meilleur allié pour défendre les droits humains du citoyen Navin Ramgoolam. Cette posture humaniste qui consiste à se ranger davantage du côté des faibles que des puissants nous semblait naturelle malgré les viles attaques des travaillistes à notre encontre durant les neuf ans au cours desquels ils étaient au pouvoir. Et effectivement, hier soir, les SOS émanant du Square Guy Rozemont, face au traitement subi par leur leader aux mains de la police, prouvent au moins une chose : les Rouges mesurent aujourd’hui mieux l’importance des «camarades de la presse» quand les roues de la vie politicienne tournent.
Question, alors, qui taraude : la police a-t-elle fini, hier soir, par transformer Navin Ramgoolam en un martyr politique, alors même que son parti comptait réduire son pouvoir comme leader ? Ou a-t-elle surtout contribué à livrer à la vindicte populaire un homme qui approche du fond ?
C’est précisément sur «la façon de faire de la police» que ses rares partisans, rameutés en catastrophe dans l’après-midi d’hier pour crier «Pa tous nou Navin» face à la colère populaire de la rue, tablent afin de reléguer au second plan le fond – quand même gravissime, quoiqu’en disent Me Yousuf Mohamed et son fils – de l’enquête sur l’affaire Roches-Noires.
Les Casernes centrales étaient conscientes des risques de dérapage qu’entourait une interpellation, un vendredi soir, du leader des Rouges. Hier, elles ont mal géré la perquisition et l’arrestation de Navin Ramgoolam, avec la présence des partisans de l’alliance Lepep venus jubiler... Du coup, comme prévu, l’affaire a dépassé le cadre juridique pour prendre une dimension éminemment politicienne, où il s’agit surtout de marquer des points émotionnels. Ainsi, les promesses répétées de sir Anerood Jugnauth, durant la campagne électorale, sont de plus en plus rappelées par l’état-major travailliste pour démontrer que «la police est instrumentalisée par le MSM» à des fins revanchardes.
C’est désormais à la police de communiquer sur cette affaire qui déchaînera les passions ces prochains jours, si tant qu’elle refuse d’être perçue comme étant aux mains des Jugnauth, avec pour mission de descendre (politiquement s’entend, heureusement) Navin Ramgoolam...
* * *
Comment ne pas mentionner le silence de Paul Bérenger, sans doute, singulièrement embarrassé par toutes ces actualités liées à Ramgoolam, Soornack et Roches-Noires ? Comment peut-il témoigner de la sympathie pour Ramgoolam alors qu’il a affirmé lui-même que celui-ci est à la base de la déroute du MMM? C’est pourquoi il a choisi de se mettre en mode retrait. Peut-être aussi a-t-il, enfin, réalisé que le «one man show» qui a caractérisé le MMM depuis sa naissance en 1969 tire inéluctablement à sa fin. Le leader mythique des Mauves, qui a toujours voulu marquer l’histoire, a deux choix demain : sortir dignement (la grande porte) ou se faire éjecter (la petite porte). Il est révolu le temps où il pouvait utiliser la machinerie du MMM pour détruire ceux qui osent lui tenir tête au comité central. Révolue aussi l’époque où il marchait jusqu’aux Casernes pour soutenir moralement son «frère» Pravind, quand il a été arrêté par la police de ... Navin Ramgoolam. Les temps changent, les acteurs aussi, mais la police, elle, conserve ses mauvaises habitudes de s’intercaler entre les dynasties politiques qui nous dirigent.
Vivement qu’elle prenne son indépendance !
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