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Sept mois pour Six

11 février 2015, 06:59

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Didier Six sera-t-il reçu 5 sur 5 ? Le nouveau sélectionneur national de football de Maurice, qui est officiellement entré en fonction la semaine dernière, a signé un contrat de sept mois. Attendu tel un messie, il n’est pas encore en terre promise.

 

En général, on engage un entraîneur pour une saison ou plus, mais l’éventuelle prolongation du contrat du technicien français dépendra d’abord du parcours du Club M aux prochains Jeux des îles de l’océan indien, à la Réunion, en août.

 

Sept mois donc, pour un « essai », que l’on espère tous fructueux pour notre équipe nationale et notre football. La nouvelle direction de la MFA a le mérite d’essayer, de tenter, d’investir pour sauver le sport roi.

 

Si l’espoir de lui rendre ses lettres de noblesse semble impossible (une finale de championnat local au stade ne pouvant plus rivaliser aujourd’hui avec un Liverpool-Manchester United retransmis en même temps en direct à la télé), faire revivre notre football est déjà un formidable pari à relever.

 

Le nouveau gouvernement semble prêt à investir pour ‘rebooster’ le sport mauricien. Après la visite de l’entraîneur anglais de West Ham, Sam Allardyce, l’an dernier, en pleine campagne électorale pour ‘soutenir’ le MSM, le gouvernement est partie prenante de décision de la MFA de confier les rênes de notre football à Didier Six.

 

Si l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs, il va sans dire que les expertises anglaise et française ne seront pas de trop pour sortir notre football de l’ornière : stades vides, infrastructures vétustes, joueurs démotivés…

 

Cependant, la professionnalisation du football, initiée par la MFA il y a quelques mois est un signal fort et une vraie initiative vers la relance du foot mauricien. La Ligue pro permet, en effet, aux joueurs de l’élite de se consacrer pleinement au terrain, désormais.

 

En attendant de voir des signes évidents du rehaussement du niveau de notre championnat et, on l’espère, de celui de notre équipe nationale, les gens reviennent, tout doucement, dans les stades. L’investissement et les efforts de Georges Chung, président de la Mauritius Professional Football League (MPFL), et de ses collaborateurs, paieront certainement sur le long terme.

 

Quid de Didier Six ? Il se trouve qu’il est aussi en charge de la Direction Technique Nationale (DTN) et du développement du Beach Soccer, ce qui explique le fait que ses salaires s’élèvent à Rs 600 000 par mois. A lui donc de relancer notre système de formation et de dénicher de nouveaux talents.

 

Le hic c’est qu’il n’a que sept mois pour obtenir des résultats. C’est quand même court pour transformer un essai, vous en conviendrez… Mais au fait qui est Didier Six ? Sans tricher et lancer une recherche sur Google, les plus jeunes seraient incapables d’en faire le portrait. Six s’est surtout révélé sur le flanc gauche de l’attaque de l’équipe de France et a été de toutes les belles aventures des Bleus fin des années 70, début des années 80 (52 sélections et 16 buts de 1976 à 1984).

 

Dans sa jeune carrière de sélectionneur, il n’a pour l’instant connu que le Togo, de 2011 à 2013, conduisant les Eperviers jusqu’en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Qu’on se le dise, Six ne s’est pas encore fait un nom en tant que coach. Mais la victoire du Français Hervé Renard, dimanche dernier, à la CAN 2015 avec la Côte d’Ivoire va évidemment faire grimper la cote des techniciens français en Afrique. Même si Renard, lui-même, disait que les pays du continent noir devraient donner plus de chance aux entraîneurs locaux plutôt que de trop privilégier les pistes étrangères…

 

D’ailleurs, vu de France, nos confrères jugent que « être entraîneur de l’île Maurice, c’est peinard, le plus beau métier du monde ». La planque en somme. Il est vrai que notre île est moins réputé pour son football que pour ses plages ‘cartes postales’.

 

Toujours est-il que Didier Six sera avant tout, et rapidement, jugé sur son bilan. Ca peut marcher. Ou pas. Outre ses talents d’entraîneur, il lui faudra du flair et aussi une part de chance pour réussir dans sa tâche. S’il veut profiter des plages, du soleil et de l’hospitalité mauricienne et continuer à rendre jaloux ses compatriotes, à lui de saisir la balle au bond et de transcender les joueurs mauriciens, histoire de donner quelques sueurs froides à nos voisins réunionnais…