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Le deuxième miracle

13 février 2015, 07:58

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L’alliance au pouvoir a fait une promesse importante qu’elle n’a pas encore honorée. Elle avait créé l’espoir d’un renouveau de l’audiovisuel public. Or, les pratiques archaïques de ces dix dernières années ont toujours cours à télévision.

 

Alors que dans son manifeste électoral, l’alliance Lepep annonçait une «réorganisation de la MBC afin qu’elle joue son rôle de radio-télévision publique», dans la réalité, peu de choses ont changé. Non seulement le monopole d’État perdure mais le Journal télévisé demeure centré sur les activités ministérielles. De plus, on déplore toujours l’absence de débats contradictoires susceptibles d’éclairer l’opinion publique sur les sujets d’actualité.

 

Il est vrai que l’équipe de la rédaction dirigée par Ashok Beehary a fait des efforts pour sortir le JT de 19 h 30 de la médiocrité. Mais, visiblement, elle n’a pas trop de marge. Le système politique l’oblige à naviguer entre l’info et la propagande. On peut deviner que, comme auparavant, des ministres harcèlent la rédaction pour bénéficier de quelques secondes de présence sur le petit écran.

 

Souvent les ministres sont harcelés, à leur tour, par des dirigeants de mouvements socio culturels qui estiment qu’ils ont le droit d’accaparer une large part de l’espace télévisuel. La MBC doit plaire à la fois aux ministres et aux lobbies sectaires. Toutes ces contraintes ont maintenu notre télévision dans un état d’arriération extrême.

 

La culture d’ingérence qui incite les politiques à mettre la pression sur la MBC ne disparaîtra pas aussitôt. Elle nous force à accepter la fatalité d’une station publique qui restera au service du pouvoir. Le changement viendra de la télévision privée, pas de Moka.

 

Jusqu’ici, les ministres concernés n’ont exprimé aucune volonté d’autoriser les chaînes privées. Aucun dirigeant n’a évoqué explicitement le projet de loi tant attendu sur l’audiovisuel.

 

Sur le plan de l’information, le pays fera un grand bond en avant si le gouvernement opte pour la libéralisation de la télévision. La population vivra sa deuxième révolution, après celle de 2002 qui vit l’avènement des radios libres. La télé libre, c’est l’autre miracle qui est attendu de SAJ.