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Le manège infernal

20 février 2015, 07:25

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Le manège infernal

Des billets empilés dans les valises de Navin Ramgoolam. Des coffres-forts débordants de liasses. Ces images stupéfiantes, diffusées par la MBC, n’ont laissé personne indifférent. À tel point qu’elles ont été le déclic d’un débat longtemps attendu sur le financement des partis politiques.

 

Dans l’état actuel des choses, les dirigeants politiques reçoivent régulièrement des dons importants. Les présumés donateurs sont de gros opérateurs économiques. Ils pensent ainsi pouvoir s’acheter les faveurs des politiques. Ces derniers renvoient l’ascenseur quand ils sont au pouvoir, en comblant leurs bailleurs de fonds de nombreux avantages et de contrats.

 

Jusqu’ici le manège a bien tourné. Les grandes sociétés profitent du système pour exercer une forte influence sur les élus. Les politiciens y trouvent leur compte également. Ils utilisent le surplus soit pour se procurer un train de vie de première classe, soit pour doter leur parti d’un siège.

 

Les rouages sont bien huilés. Mais les péripéties de Ramgoolam aux Casernes centrales ont été le grain de sable qui a fait enrayer la belle mécanique. Rien ne sera plus comme avant, promettent déjà les nouveaux dirigeants du pays.

 

Certains parlent d’une charte de bonne conduite à laquelle les politiciens peuvent adhérer pour s’interdire des cadeaux. D’autres se veulent plus sérieux. Ils préconisent une loi qui interdirait le financement des partis par le secteur privé, arguant que cela ouvre la voie à la corruption. Ils demandent que ce soit l’État qui finance les partis politiques.

 

Dans la pratique, il est difficile d’appliquer un mécanisme qui interdirait les dons privés. Le financement occulte des partis se poursuivra parce que les institutions de contrôle fonctionnent mal à Maurice. Par exemple, elles sont disposées à croire que chacun des candidats aux dernières législatives n’a dépensé que Rs 150 000!

 

Le problème de nos institutions découle du mode de nomination de ceux qui les dirigent. Avant de promulguer de nouvelles lois ou de créer de nouvelles instances de contrôle, changeons de mentalité. Bannissez ces nominations qui relèvent du clientélisme et du clanisme.