Ce petit engin fait-il peur au député du MMM, Alan Ganoo? Il demandera au Premier ministre, ce matin au Parlement, si l’État compte introduire une loi pour réguler l’usage des drones à Maurice. S’il pose cette question, c’est sans doute parce qu’il voit d’un regard inquiet l’arrivée chez nous de cet objet à la pointe de la technologie.

Ce n’est pas la première fois que le président du MMM, connu pour ses positions conservatrices, exprime ses inquiétudes par le biais d’une interpellation parlementaire. Dans le passé, il s’est déjà mis dans la position de censeur ou de défenseur des idées passéistes pour interroger des ministres.

En juin 2006, à l’heure des interpellations parlementaires, il demande au Premier ministre d’alors si le gouvernement comptait consulter l’évêque  de Maurice avant de donner le feu vert à la diffusion du film Da Vinci Code. Il incita, en vain, le gouvernement à contourner le Board of Film Censors pour bannir cette super-production hollywoodienne.

Quelque temps auparavant, il avait demandé, toujours lors d’une séance parlementaire, au Premier ministre de l’époque de préciser sa position sur l’homosexualité. Celui-ci lui administra une leçon d’ouverture d’esprit. «My Government has kept an open mind on this issue», lui lança sèchement son interlocuteur.

Quant à son inquiétude par rapport aux drones, elle n’étonne pas de la part d’un politicien frileux à l’égard de tout ce qui est nouveau. Que M.Ganoo se rassure, ces objets volants sont davantage  utilisés par des professionnels de l’image et ne font de mal à personne. Sauf peut-être aux organisateurs de meetings qui ne peuvent plus prétendre avoir rassemblé de grosses foules quand ils n’ont réuni qu’une maigre assistance.

De toute façon, le député MMM semble vouloir enfoncer une porte ouverte. Car, au cas où il faut interdire l’usage de drone pour une courte période par mesure de sécurité, le gouvernement peut le faire en invoquant les «Civil Aviation Regulations 2007».

À un moment où l’on parle de valises volantes contenant des centaines de millions de roupies, l’opposant MMM devrait s’attaquer aux questions plus pressantes qu’à celles liées au petit engin volant.