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Oppositions effacées

16 mars 2015, 06:34

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Seulement 236 délégués sur les 540 que compte le MMM ont voté hier en faveur du maintien du système Bérenger. Basé sur un leadership autocratique et une «intelligence collégiale» qui entend suppléer aux instances démocratiquement élues, ce système a donc rallié 44 % de l’ensemble des délégués. C’est un signe qui ne trompe pas.

 

Le MMM, réputé pour ses votes à l’unanimité, ne nous a pas habitués à cela. On l’a toujours connu comme un parti où le leader décide de tout. Aujourd’hui, c’est la place même de Bérenger qui divise les militants. Et le rapport de forces n’est pas en faveur du leader.

 

L’événement est considérable. Il ne s’agit pas d’une secousse interne qui va se régler avec quelques expulsions. Ce qui est en jeu, c’est la capacité du MMM à assumer son rôle de principal parti de l’opposition parlementaire. Déjà, le leader de l’opposition est davantage préoccupé par la situation précaire de son parti que par les travaux de l’Assemblée nationale.

 

Aucune solution durable à la crise qui affecte le MMM n’est en vue. Steeve Obeegadoo, figure de proue de la dissidence au sein du parti, n’a pas encore émergé comme une alternative crédible à Bérenger. Celui-ci n’abandonnera pas facilement son poste non plus, dicté par un instinct de survie politique. Dans la circonstance, le MMM, absorbé par ses problèmes internes, pourrait à peine faire mieux que de la figuration au Parlement.

 

Quant au Parti travailliste, coincé entre les rendez-vous quotidiens au CCID de son leader en titre et un porte-parole qui tarde à faire sa mue, il est contraint d’improviser. La semaine dernière, en désespoir de cause, il envoie au front la belliqueuse Nita toujours prête à dégainer à la manière de Don Quichotte. Le résultat était prévisible.

 

Tout cela empêche la démocratie de fonctionner normalement. Ébranlés par leur propre situation, les partis d’opposition sont inefficaces. C’est le pluralisme politique qui est menacé.

 

Pourtant, face à un gouvernement qui contrôle les trois quarts des sièges au Parlement, il faut une opposition résolue et déterminée pour servir le débat public. Le pays mérite un cabinet fantôme, pas une opposition fantôme.