Le monde change et le tourisme avec lui. Si les marchés traditionnels (européens pour l’essentiel) seront pendant longtemps encore les piliers sur lesquels reposera le tourisme mauricien, il est un fait que les marchés émergents ou méconnus constituent un vaste vivier où puiser une croissance durable.

La diversification des marchés sources fait partie des objectifs premiers de nos autorités touristiques et en attendant qu’elle se manifeste de manière plus, allons dire, comptable, saluons l’arrivée à Maurice d’un vol spécial de Mahan Air avec à son bord 500 touristes iraniens.

La société mauricienne, trop occidentalisée et qui s’abreuve à une source occidentale de l’information, peut être surprise par la présence de ces touristes venant d’un pays disons, inhabituel, pour ne froisser la susceptibilité de personne. Ce que l’on ne sait pas c’est que les Iraniens ont, lors de leurs différents voyages à l’étranger, dépensé presque 10 milliards de dollars lors de leur année fiscale 2014. On est loin, très loin même, de la manne chinoise qui fait danser le tourisme mondial mais ce marché «non traditionnel» comme l’appelle Christian Lefèvre, Managing Director de Coquille Bonheur, qui est à l’origine de cette percée, peut jouer un rôle significatif dans nos efforts en direction du monde arabo-musulman. 8,8 millions d’Iraniens ont voyagé dans le monde en 2013 (derniers chiffres disponibles) et il est à parier que, dans le cadre de l’assouplissement de ses relations avec le monde occidental, ce nombre va s’accroître de manière soutenue. On peut se réjouir du fait que notre industrie touristique se soit, pour une fois, positionnée à temps. Il aura suffi, comme toujours, d’oser, d’avoir un peu d’audace, de convaincre et d’user de beaucoup d’huile de coude.

L’arrivée de ce vol de Mahan Air est une initiative privée qui a eu la bénédiction des autorités. C’est un exemple concret de ce qui peut être fait dans le tourisme quand tout le monde pousse vraiment dans la même direction.

jeanjoseph.permal@lexpress.mu