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Recherche réponses désespérément
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Recherche réponses désespérément

Autant le gouvernement paraissait sûr de lui à l’annonce de la révocation de la licence de la Bramer Bank et de la mise sous tutelle de la BA Insurance, autant les événements qui s’en sont suivis ont jeté le doute chez les citoyens qui nagent dans d’énormes vagues de confusion. Le gouvernement serait-il rattrapé par une inutile précipitation ? Certains faits invitent à cette lecture.
Vishnu Lutchmeenaraidoo annonce la reprise de la Bramer Bank par la State Bank et on aboutit à la création de la National Commercial Bank sous l’ombrelle de l’Etat. Le gouvernement utilise le terme Ponzi scheme – qui ne met pas tout le monde à l’aise – mais semble avoir des difficultés à prouver de telles manœuvres. Dans une déclaration, le ministre des Finances enterre hâtivement le management de l’ex-Bramer Brank puis on découvre que l’ancien COO a été nommé CEO de la nouvelle banque.
Sans parler de la volte-face de Xavier Luc Duval qui a tenu à faire un point de presse pour démentir les propos de Lutchmeenaraidoo. Quand l’ancien Grand argentier affirme qu’«il n’est pas exact de dire que la réponse à la PNQ n’a pas été préparée par les services du ministère des Finances», après que son successeur eut affirmé à l’Assemblée nationale que «Xavier-Luc Duval m’a dit que la réponse à sa PNQ has been worked out by the Prime Minister», le public est en droit de se demander qui des deux ministres induit la population en erreur.
Si on ajoute à cela la lettre de Dawood Rawat (écrite sous la contrainte selon l’avocat Yousouf Mohammed) envoyée aux deux limiers de service du gouvernement qui ont prouvé, avec l’affaire Dufry/Frydu, que des ministres de la République sont capables de se substituer en enquêteurs, nous avons là des éléments qui provoquent la suspicion sur toute cette histoire. Or, l’affaire est trop grave pour qu’il y ait des doutes. Et elle est trop sérieuse pour que le gouvernement nous renvoie une image de gestion frisant l’à-peu-près ou, pire, l’amateurisme.
Car si l’on veut croire à la bonne foi du gouvernement, qui nous dit que c’est dans l’intérêt national que toutes les décisions entourant la BAI ont été prises, qu’une crise sociale a été évitée, que nous faisons face à une situation ou des arnaqueurs ont organisé une chaîne de fraude massive, encore faut-il que le gouvernement explique clairement la pertinence de son intervention. D’autant que la perception de revanche politique existe, quand certains ne crient pas à la mise à mort de la BAI par un gouvernement qui aurait préféré la noyade du groupe à un plan de sauvetage. Le communiqué officiel de la BAI (voir en page 75), tombé hier soir, ajoute encore à la confusion.
Une semaine après, pour éviter toutes sortes de spéculations, il est urgent que SAJ et ses ministres donnent des réponses limpides à tous ceux qui ne dorment plus depuis l’éclatement de cette affaire : les épargnants, les détenteurs des polices d’assurance, ces retraités qui ont mis l’argent de leur dur labeur dans le Super Cash Back Gold – qui en passant n’est pas si suspect que cela puisque d’autres compagnies d’assurance ont proposé le même plan –, les milliers d’employés et par conséquent leurs familles immédiates touchées par la perspective de voir un des leurs allonger la liste des chômeurs. Car si le peuple est d’accord avec le grand nettoyage annoncé par l’alliance Lepep, il reste vigilant et perd confiance quand il n’a pas les réponses à ses nombreuses questions…
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