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La pièce maîtresse

17 avril 2015, 07:19

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Son séjour dans la province de Parme a été le chant du cygne pour Nandanee Soornack. Son escapade ayant pris fin hier avec la visite des policiers italiens chez elle, l’égérie de l’ex-Premier ministre aura désormais maille à partir avec la justice.

 

Si la demande d’extradition qui est faite aujourd’hui aboutit à son rapatriement, la vie de palais qu’elle a menée ces derniers dix ans se transformera en enfer. Elle fréquentera les allées étroites des Casernes centrales. Elle est attendue avec impatience par les enquêteurs pour boucler bien des dossiers. Elle constitue, pour la police, une pièce maîtresse.

 

Son témoignage sera indispensable dans l’affaire Roches-Noires, par exemple. Elle devrait être en mesure de faire la lumière sur cette ténébreuse affaire dans laquelle un ancien Premier ministre et deux hauts gradés de la police sont déjà inculpés. Le témoignage de Nandanee Soornack est essentiel pour comprendre ce qui s’est passé au campement de Navin Ramgoolam où un vol avec violence a été perpétré durant la nuit du 2 au 3 juillet 2011.

 

La femme d’affaires, elle-même soupçonnée de blanchiment d’argent, pourrait également élucider le mystère de transferts de fonds allégués vers l’étranger avant les dernières législatives. La police soupçonne que tant des politiciens que des responsables d’institutions publiques auraient facilité ces opérations illicites. Si elle se met à parler, cette figure dominante des cercles du pouvoir entre 2005 et 2014 pourrait accabler les potentats et mandarins qui ont cédé à ses admonestations. Elle pourrait expliquer dans quelles circonstances elle s’en est sortie alors que l’ardoise qu’elle devait à AML et ATOL dépassait allègrement les Rs 50 millions.

 

Puis, il y a la sordide affaire de commissions qui auraient été payées par Frydu, le fournisseur exclusif de Mauritius Duty Free Paradise. La somme évoquée atteint plusieurs centaines de millions de roupies. Comme sa signature apparaît sur des documents compromettants qui sont en possession de la police, la femme d’affaires pourrait être en mesure de révéler l’identité de ceux qui ont empoché les éventuelles commissions.

 

Elle rentrera au pays non pas avec des valises remplies mais avec des témoignages qui feront trembler, on l’espère, ceux qui ont fauté.