Ne nous voilons pas la face. Derrière les sourires convenus et les poignées de main  chaleureuses, se cache une réalité moins joyeuse sous l’ombrelle «Îles Vanille». Si l’idée de réunir les îles de l’océan Indien pour les commercialiser sous une marque unique est bonne en soi, si sur papier ce projet est un bel exemple d’intégration régionale et de coopération inter- îles, il n’aura échappé à personne à quel point, jusqu’ici, chacun aura tiré dans sa propre direction. Les îles soeurs, complémentaires et différentes, n’ont pas le même agenda touristique.

Hier, Maurice accusait les Seychelles et son omniprésent ministre du Tourisme de s’être accaparés l’organisation. Aujourd’hui, les  caciques du tourisme réunionnais cachent à peine leur ressenti face au voisin mauricien qui bénéficierait trop des retombées positives. Demain ? On viendra sans doute reprocher à Xavier-Luc Duval, qui est appelé à prendre la présidence de l’organisation, de faire ce qu’il sait faire : rassembler et dynamiser.

Les «Îles Vanille» ont déjà trop végété. L’heure est venue de s’entendre une fois pour toutes sur un objectif commun et de mettre de côté tout ce qui, jusqu’ici, a empêché le décollage réel de cette organisation idyllique sur papier.

Leader touristique naturel dans cette partie de l’océan Indien, Maurice doit assumer son rôle et faire bouger les choses dans la direction attendue. Et pendant qu’on y est, repenser le concept et changer d’appellation.  Puisque le parfum de la vanille n’a pas les effets escomptés, il est peut-être temps de revenir à ce que nous sommes réellement. Les «Îles Soleil». Ça, au moins, ça fait rêver !