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Tenir le cap de l’économie
Depuis cinq mois, une série ininterrompue de scandales défraie la chronique. Elle met en cause d’anciens dirigeants politiques et certains de leurs acolytes. Cela a occasionné un défilé sans précédent de notables aux Casernes centrales ou au siège de l’ICAC. Au début, le pays assistait avec curiosité et soulagement à la scène. L’on y voyait le signe de l’égalité de tous devant la justice. Mais, de plus en plus, ces enquêtes suscitent des interrogations au sein de l’opinion. Un pays ne peut être gouverné à coup de scandales et de règlement de comptes !
Certes, le processus de nettoyage était annoncé dans le programme électoral de l’alliance Lepep. La majorité politique avait le devoir d’honorer sa promesse électorale et de sévir contre ceux qui ont perverti la vie nationale. Le gouvernement pouvait donc légitimement ignorer les critiques de l’opposition faisant état de vendetta politique et procéder au nettoyage qui a été cautionné par l’électorat. Mais il est maintenant temps de marquer une pause.
La persistance des scandales et l’ampleur des pratiques illicites qu’elle met au jour sont déstabilisantes pour le peuple. Le soulagement cède la place à la sidération. À ce rythme, le traumatisme finira par s’emparer de nous.
Le pays ne peut pas rester plongé indéfiniment dans les sombres arcanes de l’État travailliste. Il doit respirer. Ses leaders doivent lui offrir des perspectives d’avenir plutôt que de se contenter de faire des flash-back sur la décennie qui a constitué une des périodes les plus troublantes de notre histoire récente.
Le pays ne peut rester embourbé pendant longtemps encore dans les enquêtes politico-financières sur les années Ramgoolam. L’anti-travaillisme n’est pas une politique. Il y a un équilibre à trouver entre le «nettoyage» entamé par le gouvernement de SAJ et la gestion des affaires publiques.
L’émotion exacerbée par le mélodrame actuel devrait laisser la place à l’espoir suscité par les grands projets annoncés dans le Budget de Vishnu Lutchmeenaraidoo. Mobilisons les ressources pour permettre au pays de lancer les chantiers innovants des «smart cities» et relancer la croissance.
Les agitations actuelles nous éloignent du deuxième miracle économique.
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