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Sociétés jumelles

11 mai 2015, 07:23

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Cela aurait pu éviter des surprises désagréables aux clients de la BAI. Si les détails sur la faillite de la British American Insurance Company (BAI Co) survenue en 2009 à Trinité-et-Tobago étaient mieux connus, les Mauriciens auraient pris des précautions.

 

La BAI Co, opérant au sein d’un consortium, comprenant une société-soeur, la CLI Co, avait systématiquement enfreint les règles avant sa chute définitive. Les régulateurs savaient qu’elle agissait à l’encontre de la loi mais n’agissaient pas.

 

Le mode opératoire était simple. La société d’assurances prenait l’argent des déposants pour l’investir dans ses filiales ou dans des biens immobiliers aux États-Unis. Des placements hasardeux qui mettaient à risque l’argent des épargnants. Quand les autorités ont finalement pris conscience du phénomène, il était trop tard. «More than 20,000 persons throughout the Eastern Caribbean who held traditional life insurance policies issued by BAI CO were impacted», rapporte un journal d’Antigua. Article illustré, du reste, avec un logo qui nous est bien familier à Maurice.

 

Le scénario qui a précédé le désastre aux Caraïbes ne nous est pas si étranger, non plus. La société d’assurance «took in funds via deposit-like investment products as well as through traditional insurance and pension products, and channeled these to over-leveraged sister companies and real estate». C’est ce que dénoncent les experts du FMI dans leur rapport annuel sur Trinité-et-Tobago en 2010. Pour appâter ses clients, la BAI Co offrait des taux d’intérêts allant jusqu’à 11 % alors que le taux officiel des banques s’élevait à 2 %.

 

La BAI Co, incorporée aux Bahamas, comptait des clients dans tous les pays de la région sauf la Jamaïque. C’est le seul pays des Caraïbes qui était doté, dès 2001, d’une Financial Services Commission efficace, selon le FMI.

 

Pour soulager les clients de la société d’assurances, tous les pays concernés ont eu à puiser dans les caisses publiques. Toutefois, six ans après, les plus pauvres d’entre eux n’ont pas encore trouvé les ressources pour régler le problème. À cet égard, il y a un espoir que Maurice ne suivra pas le modèle des Caraïbes et connaîtra un dénouement plus rapide.