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Même enroué, le lion rugit
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Même enroué, le lion rugit
La guerre de leadership qu’ils se livraient en sourdine depuis des mois est désormais une guerre ouverte. C’est ce que laisse penser le geste provocant de Navin Ramgoolam, venu présider le comité exécutif du PTr hier alors qu’il s’est mis en congé du parti.
Exaspéré, celui qui dirigeait temporairement le parti, Arvin Boolell, a quitté brusquement la salle, non sans avoir prononcé quelques mots désobligeants à l’égard du leader officiel.
Grand tacticien, Ramgoolam a tenté, hier, de se remettre en selle en surfant sur des circonstances qui lui semblent favorables. D’une part, il cherche à profiter de la confusion générée par une mauvaise gestion de l’affaire Dawood Rawat par le gouvernement. De l’autre, il exploite les divisions au sein du PTr pour rappeler aux rouges que lui seul est apte à cimenter les clans rivaux à l’intérieur du parti.
L’opération théâtrale menée par Ramgoolam a une portée considérable. Il réaffirme son autorité sur le PTr à un moment où beaucoup pensaient que c’était un parti à prendre. Et, à la même occasion, il consolide sa force politique avant d’affronter les cours de justice et les limiers du CCID.
Ramgoolam a joué sur tous les registres pour marquer son retour au square Guy Rozemont. Dramatique, il met en scène une arrivée triomphale au siège du parti. Tragique, il joue au martyr de la politique. Opportuniste, il s’appuie sur des propos tenus par ses amis au Bar Council. Sentimental, il souligne que sa femme l’a excusé pour ses errances d’amour. Bref, un jeu d’acteur parfait.
On le croyait mis à l’écart pour longtemps, mais son initiative d’hier montre qu’il se prépare à résister à l’adversité. Écrasé par le poids de ses coffres-forts, soupçonné d’être impliqué dans des scandales financiers, humilié par ses visites quotidiennes aux Casernes et aux tribunaux, Ramgoolam a prouvé qu’il a toujours la volonté de rebondir. Il reste à voir s’il a également le courage de repartir à la pêche au requin avant de s’attaquer à son adversaire principal, l’alliance Lepep. En tout cas, même enroué, le lion a rugi.
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