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Ces alliés encombrants

25 mai 2015, 07:35

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C’est un chat échaudé qui n’a pas l’intelligence de tirer la leçon de ses mésaventures. Une nouvelle institution nationale songe, en dépit de nos amères expériences, à une alliance stratégique avec une société étrangère. C’est ce que nous apprend l’express de ce jour (Voir en page 4).

 

La MBC envisage un partenariat avec une compagnie de téléphonie dans le but de régler ses déboires financiers. On avait pensé qu’après les contrecoups de l’ouverture du capital de Mauritius Telecom à la société française Orange en 2000, les autorités protégeraient mieux nos institutions.

 

Ce n’est pas pour des raisons qui relèvent d’un étroit nationalisme qu’il faut se méfier du recours au «partenaire» stratégique. Bien entendu, le prestige de l’État compte, mais c’est d’abord la logique économique qui devrait exclure des arrangements soi-disant stratégiques pour assainir les comptes d’une société.

 

Personne ne peut être aussi naïf pour croire qu’il existe des sociétés étrangères compatissantes qui viendraient à la rescousse d’une institution mauricienne à la dérive. Au contraire, il est plus probable que des sociétés prédatrices convoitent des compagnies publiques qui ont un potentiel mais qui sont mal gérées.

 

Nos dirigeants doivent perdre le réflexe de rechercher des partenaires stratégiques à chaque fois qu’une institution d’État se dirige vers la faillite. Il faut une approche plus imaginative. Un nettoyage efficace, suivi d’un recrutement basé sur la méritocratie peut aider la MBC à conjurer les effets néfastes du système Callikan.

 

Ancien grand commis de l’État, Megh Pillay a une opinion informée sur les partenariats stratégiques. Il a été un des meilleurs gestionnaires du service public, et a dirigé à la fois MT et MK. Il explique dans notre numéro du jeudi 21 mai que «ce qu’il faut savoir, c’est qu’un partenaire stratégique n’est pas là pour aider l’entreprise mais bien pour avoir quelque chose en retour». Ces propos, même s’ils sont sobres, révèlent toute son amertume face à l’échec du projet de MT, conçu avant l’arrivée d’Orange, d’investir dans la région.

 

Ce n’est pas un allié stratégique qui sauvera la MBC. Ce qu’il lui faut, ce sont des pratiques qui allient la rigueur et le professionnalisme.