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«So dimoun»

28 mai 2015, 08:17

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Navin Ramgoolam a une fois de plus utilisé un cliché populiste pour se donner l’image d’un dirigeant politique proche des gens d’en-bas. «Moi, mo donne ti dimoun et mo fier.» C’est ce qu’il a déclaré au sortir de la salle d’audience du tribunal de Port-Louis, hier. Un discours volontiers simpliste plus apte à abrutir l’opinion qu’à l’éclairer sur les chefs d’accusation qui pèsent contre lui.

 

L’ex-PM a été arrêté mardi par la Land Fraud Squad. Il a été inculpé le lendemain pour un délit de corruption. La charge retenue contre lui fait état de «public official using his office for gratification». Il est soupçonné d’avoir octroyé des terres de l’État à deux religieux et à un chanteur sans respecter les procédures prescrites.

 

Bien entendu, le leader du PTr dénature la vérité quand il soutient avoir donné des faveurs à des personnes des classes défavorisées. Les bénéficiaires de sa «générosité» sont loin d’être des personnes dans le besoin. Non, Ramgoolam n’a pas aidé les «ti dimoun» mais a accordé des faveurs à «so dimoun» en distribuant les biens fonciers de l’État.

 

D’ailleurs, il n’aura pas été le seul politicien à avoir récompensé ses amis aux frais de l’État. Le festival de la Terre a commencé bien avant lui. Un festival qui s’est poursuivi de façon ininterrompue au fil des années.

 

Devant les micros des radios privées, hier, Ramgoolam clamait qu’il a «tout fait dans la légalité». Si c’est le cas, pourquoi n’aborde-t-il pas le fond du sujet aux Casernes centrales plutôt que de faire prévaloir son droit au silence ? De même l’opinion publique aurait certainement plus de sympathie pour lui s’il se résout à apporter des faits pour établir qu’il a bien respecté les lois du pays.

 

Désormais la question se pose : pourquoi Ramgoolam a-t-il choisi la stratégie de l’esquive continuelle ? Il évite l’affrontement ouvert, à la fois face aux enquêteurs et face au public. Aux accusations concrètes de la police, il répond par des slogans flattant les «ti dimoun».