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L’autre remake

1 juin 2015, 08:05

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Les contours de la réforme de l’éducation, dévoilés dans ce numéro de l’express, réjouiront ceux qui défendent l’enfant mauricien contre la tyrannie du CPE. La réforme qui vient d’être lancée prévoit l’abolition de ce maudit examen qui a traumatisé plusieurs générations.

 

Certes, le document dont nous avons pu prendre connaissance n’est qu’un «concept paper» mais la pertinence des solutions qu’il préconise devra l’aider à réunir un large consensus. Disons-le d’emblée : le leader de l’opposition pourra difficilement contester le projet Dookun Luchoomun, car c’est un remake de la réforme Obeegadoo.

 

Les deux se fondent sur le même principe pédagogique. Une sélection qui s’opère à l’âge de 10 ans n’est pas valide. Elle n’est pas juste non plus car, avec un taux d’échec de 40 %, deux candidats sur cinq sont laissés pour compte après le CPE.

 

Les similitudes ne s’arrêtent pas là. L’ancien ministre MMM avait l’ambition d’en finir avec la «rat race». La ministre Dookun- Luchoomun, elle, évoque une “excessive competition”. Elle s’insurge contre un système vicié, qui “brands for life some learners as failures hence sidelines a significant pool of our future human resources”.

 

Avec la réforme, la compétition pour une place dans un collège d’élite, appelé une «académie», est repoussée à l’âge de 13 ans, soit après le Grade 9 (Form 3). Une seconde chance est donnée à l’élève de rejoindre l’élite après le Grade 11 (Form 5). Contrairement au système actuel, les dés ne sont pas jetés, pour nos gosses, dès l’âge de 10 ans.

 

L’abolition du CPE n’est pas le seul avantage de la réforme projetée. Il y a un ensemble de mesures qui est proposé pour moderniser le système éducatif dans son ensemble. Par exemple, le stigmate attaché à l’enseignement dit «technique» est enlevé par la cohabitation des filières de l’enseignement général et de l’enseignement professionnel.

 

Sur le plan politique, la ministre a été plutôt habile en maintenant une voie élitiste et en rechignant, pour l’instant, à mauricianiser les examens de fin de cycle secondaire. Tout est donc prêt pour que, cette  fois, le pays ne rate pas sa réforme de l’éducation.